lundi 9 mai 2011

DO YOU SPEAK FRANCA ?

La mobilité des populations n'est pas une invention de notre époque. Depuis bien longtemps on circulait en Europe et/ou d'une rive de la Méditerranée à l'autre voire encore beaucoup plus loin. Marchands, colporteurs, prisonniers, esclaves, étudiants, artistes, mercenaires, marins, réfugiés politiques, religieux, économiques... tout un monde en mouvement perpétuel.

Certes il y avait le latin pour les savants et autres étudiants pour s'entretenir avec leurs semblables et à partir du 17e siècle le Français comme langue des diplomates mais comment faisaient les autres, les moins instruits? Quel idiome a-t-on utilisé avant de se tourner vers l'anglais qui permet aujourd'hui de se faire comprendre et d'échanger au moins quelques informations basiques presque partout dans le monde.

Ce fut la "lingua franca" qui permettait longtemps - du Moyen Âge au 19e siècle - de se faire comprendre dans le bassin méditerranéen, tout en gardant des variations locales. Cette langue est composée de mots empruntés aux différentes langues romanes et enrichi d'expressions dérivant du maltais, du turc, de l'arabe ou de l'hébreu. La grammaire est simplifiée à l'extrême, utilisant par exemple que l'infinitif d'un verbe et seulement trois temps (passé, présent et futur) à partir de 17e siècle. Un dictionnaire, édité en 1830 à Marseille, permet de se faire une image peut-être pas exhaustive mais, assez claire. Comme la lingua franca était une langue utilitaire et parlé qui n'a laissé que peu de traces écrites.

Quelques écrivains, Goldoni en Italie ou Molière en France, ont intégré la lingua franca dans certaines scènes en soulignant l'aspect comique de cette forme d'expression.

Se tir sabir
Ti rispondir;
Se non sabir
Tazir, tazir.
(Molière, Le Bourgeois Gentilhomme)

Jocelyne Dakhlia, historienne et directrice d'études à l'EHESS, parlera des usages et els métissages linguistiques et en particulier de cette lingua franca (dont elle a fait le sujet d'un livre) dans le cadre des Mardis du MuCEM.

: Bibliothèque de l'Alcazar, 58 Cours Belsunce, 13001
quand: mardi 10 mai à 18h30
Entrée libre et gratuite


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