C'est ainsi que l'on traduit en allemand l'alto, de la famille des instruments à cordes frottées. Cette viola comme l'appellent aussi Italiens, Espagnols, Anglais ou Portugais, ressemble à un violon mais en plus grand, plus épais et plus grave d'une quinte.
Alain Pelissier nous fera écouter cet instrument en compagnie de Christelle Abinasar au piano (ou "Klavier" en allemand). Dans l'auditorium d'André Sakellarides il joueront pendant une heure des oeuvres de Georges Bizet, de Johannes Brahms, d'Ernest Bloch, de Georges Enesco et d'Arthur Benjamin.
Je ne vous raconterai rien sur Brahms ou Bizet mais voici quelques informations sur les autres compositeurs que certains connaissent peut-être un peu moins. Georges Enesco (ou George Enescu) est un célèbre compositeur, musicien, chef d'orchestre et pédagogue d'origine roumaine. Il vient d'une famille modeste en Moldavie mais montre déjà très jeune des dons exceptionnels pour la musique et apprend à jouer du violon à l'âge de 4 ans auprès d'un virtuose tsigane. Après quelques études au conservatoire d'Iasi on envoie le garçon en 1888 à Vienne. Il n'a que sept ans à l'époque! A douze ans il subjugue la presse et le public lors de ses concerts. C'est à Paris, où il s'installe à partir de 1895 qu'il continue ses études et où son talent éclore définitivement. Pendant longtemps et jusqu'à l'instauration du régime communiste, Enesco partagera désormais sa vie entre la capitale française et sa Roumanie natale. Et comme sa vie ressemble à une conte de fées, il ne surprendra pas qu'il rencontrera une princesse, Marie Cantacuzène, et se mariera avec elle et qu'une reine, Elisabeth de Bavière, reine de Belgique, l'a veillé lors de sa mort en 1955. On écoutera sa pièce de concert pour piano et alto.
"Jamaican Rhumba" est le titre d'une oeuvre d'Arthur Leslie Benjamin, compositeur, pianiste et chef d'orchestre australien qui a écrit plusieurs pièces pour viola. C'est lors d'un voyage aux Caraïbes en 1938 qu'il a découvert la musique qui lui a inspiré son oeuvre la plus connue en l'occurrence celle que nous allons écouter. Pour le remercier d'avoir ainsi fait connaitre leur pays le gouvernement de la Jamaïque lui a d'ailleurs alloué un tonneau de rhum par an! Benjamin était aussi un compositeur très demandé dans le monde du cinéma où il a travaillé pour Hitchcock et surtout Alexander Korda. Sa mort en 1960 a interrompu son travail sur un opéra basé sur Tartuffe de Molière. Alan Boustead a terminé la partition et dirigé sa seule et unique représentation le 30 novembre 1964 au Sadler's Wells à Londres.
Reste Ernest Bloch, né à Genève en 1880 et mort en 1959 à Portland aux Etats-Unis. Violoniste, compositeur, chef d'orchestre, professeur de composition il fut directeur du conservatoire de San Francisco jusqu'en 1930. Sa musique trouve son inspiration surtout dans les thèmes hébraïques, et la pièce Nigun ne fait pas exception. Nigun ("improvisation" en hébreu) est la pièce centrale d'un tryptique intitulé "Baal Shem", composé en 1923, et qui fait allusion à la secte des Hassidiens dont le moyen pour atteindre Die sont la joie, le chant et la danse. La pièce porte la dédicace "To the memory of my mother".
où: Auditorium de l'Atelier de Lutherie André Sakellarides, 77 rue Sylvabelle
quand: mardi 3 mai à 20h30
PAF: 10 €
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