RUINES CIRCULAIRES ET AUTRES MORCEAUX

L'ensemble Télémaque a donné carte blanche à ses musiciens pour un cycle qui s'achève cette semaine avec un concert intitulé "Les subjectifs".

Construit autour du quintette op. 39 en sol mineur de Sergeï Prokofiev, composé en 1924 pour le ballet "Trapèze", le programme proposera Paul Hindemith (Sonate pour alto seul op. 25, 1922), Maurice Ohana (Sarc pour hautbois solo, 1978), Krzysztof Penderecki (Cadenza pour violon solo, 1984-86), Philippe Hersant (Melancholia pour contrebasse solo, 1989), Edison Denisov (Sonate pour clarinette, 1992) et Tristan Murail (Les ruines circulaires pour clarinette et violon, 2006).

Cette dernière oeuvre repose sur une nouvelle de Jorge-Luis Borges dans laquelle un homme rêve d'un personnage qui prend progressivement vie tandis que le rêveur s'aperçoit que lui-même n'est en fait que la créature rêvée de quelqu'un d'autre... De la rêverie du violon naît doucement la mélodie de la clarinette, devient prédominante jusqu'à ce que le violon reprend à son tour une nouvelle mélodie... Le compositeur a appelé cette pièce "ruines circulaires" en pensant aux cercles de pierre dressées en Corse, en Ecosse, à Stonehenge, à Carnac ou au Sénégal.

Tristan Murail est né en 1947 au Havre. il suit d'abord des études en arabe classique et maghrébin et obtient des diplômes à l'Ecole Nationale des Langues Orientales Vivantes ainsi qu'une licence en sciences économiques et un diplôme à l'Institut des Etudes Politiques à Paris.

A 20 ans ce jeune homme aux talents multiples entre au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris dans la classe d'Olivier Messiaen et obtient quatre ans plus tard un Premier Prix de composition et en même temps le Prix de Rome qui lui permet de passer deux ans à la Villa Médicis à Rome. Il fonde à son retour à Paris en 1973 un collectif de musiciens et mène des recherches dans le domaine de la composition assistée par ordinateur et l'emploi de l'électronique. Un stage à l'Ircam sera décisif pour la musique de Murali qui commence à utiliser l'informatique pour approfondir sa connaissance des phénomènes acoustiques. Installé aux Etats Unis depuis 1997 il est aujourd'hui professeur de composition à l'Université de Columbia à New York.

"Virtuoses (Penderecki, Hindemith, Denisov), expressive (Hersant), mélismatique (Ohana), les oeuvres entendues dans ce programme permettent d'appréhender les nouvelles techniques de jeu comme les styles de compositeurs très personnels du XXe siècle. Une belle floraison de liberté instrumentale et esthétique."

où: Théâtre des Bernardines, 17 bd. Garibaldi 13001, 04.91.24.30.40

quand: mardi 9 juin à 20h30

Tarif: 10 € / 5 €