Les oeuvres de neuf artistes choisis avec la complicité des Ateliers de l'Image dans les collections du FRAC et du mac, représentatifs de cette époque, seront à l'honneur de l'exposition "Années 1980 - Un parcours photographique" qui ouvre ses portes demain au musée d'Art Contemporain de Marseille (mac).
On y trouve Dieter Appelt (né en 1935 près de Leipzig) dont les images tourmentées de son propre corps dépassent l'autoportrait pour s'inscrire dans le mouvement du body art, influencé entre autres par les actionnistes viennois.
Günther Förg (1952) lui aussi allemand, né en Bavière, capture l'architecture (par exemple la Cité radieuse), en noir et blanc, sans enjoliver quoi que ce soit. C'est un regard quasiment clinique qu'il pose sur les lignes pures et géométriques des bâtiments dans un formalisme assumé.
Le Français Jean-Marc Bustamante (né en 1952 à Toulouse) s'inscrit dans un échange constant entre la photo, la sculpture et la peinture. Il appelle d'ailleurs ses grandes photographies couleurs de paysages et friches dans les banlieues de grades villes "Tableaux".
Jean-Luc Moulène a commencé sa carrière comme photographe de mariages et pour la communication industrielle, loin alors de toute réflexion sur l'art. Mais ce parcours a permis un ancrage social et politique et un désir de partager ses images avec le spectateur.
Patrick Tosani (1954), autre Français de la sélection, a aussi choisi le fragment. Objets du quotidien, cuillères, talons, glaçons... ou parties du corps humains pris de front, net et précis, sont le sujet de ses photos pour "interroger la force de l'image".
Le corps, nu et vieillissant, est un thème de prédilection de John Coplans (1920-2003). En noir et blanc, cru et sans indulgence il découpe ses autoportraits pour ne montrer que des mains ridées, des pieds, son torse qui deviennent presque abstraits...
Craigie Horsfield, artiste britannique, utilise la photographie "comme un moyen pour aborder la séparation entre le monde de la fiction et le monde de l'expérience". Au cours de sa carrière il a abandonné la photographie comme seul moyen pour l'intégrer dans une approche plus globale mêlant cinéma et vidéo, théâtre et danse, musique et architecture, installations et propositions urbaines.
William Wegman (1943) né dans le Massachusetts est "un artiste qui s'amuse". L'objet de ses oeuvres est - son chien, appelé Man Ray. "Abordé au début comme un jeu sur les postures et les expressions anthropomorphes (...)" Wegman s'amuse à mettre en scène son chien dans la manière de peintres de toutes époques.
Enfin les photographies de Suzanne Lafont font penser à des images d'un film qui se déroule sous nos yeux. La série "Bruit", exposée ici, "puise son rythme et son esthétisme autant dans le cinéma russe que dans le modernisme allemand. (Elle) a toujours utilisé la photographie pour convoquer le réel, et non pour le décrire, le contempler ou l'analyser".
où: Musée d'Art contemporain, 69 av. de Haifa, 13008
quand: du 1er avril au 23 mai, tlj de 10h à 17h (fermé lundi et jours fériés)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire