Certes, sauvegarder des traditions peut être une entreprise formidable mais faut il pour autant rester fidèle à n'importe quelle tradition? Le texte de cet hymne français - auquel on va prochainement consacrer un musée ici même - est franchement détestable.
La plupart de ces chansons destinées à célébrer la nation ont, par leur objectif même, des textes pas vraiment sympathiques. Tandis que les Anglais dans leur célèbre "God save the Queen" implorent l'aide de dieu pour combattre tout projet assassin contre leur souveraine ("Oh Lord our God arise / Scatter her enemies / And make them fall! / Confound their politics / Frustrate their knavish tricks / On Thee our hopes we fix / God save us all"), les Italiens dans leur "Canto degli Italiani" qui a vu le jour en 1847 à Gênes, se déclarent prêts à mourir si la patrie les appelle mais lancent aussi l'appel à l'union et l'amour, seuls sentiments à guider le peuple sur la voie voulue par Dieu.
D'autres pays ont pour leur part choisi des textes plus paisibles. Les Suédois dans "Du gamla, du fria" (Toi l'ancienne et libre) chantent le Grand Nord, leur nation belle et sereine, la douceur de ses terres, son soleil, son ciel et ses verts paysages. L'Allemagne a repris après la dernière Guerre le troisième couplet d'un poème de Hoffmann von Fallersleben qui célèbre "unité, droit et liberté (...) tendons tous vers cela / fraternellement avec le coeur et la main / unité, droit et liberté / sont les gages du bonheur". Et mon propre pays, l'Autriche, (a qui on a "piqué" la mélodie de Haydn) a choisi en 1647 un texte de Paula von Preradovic qui chante le pays des montagnes, le pays au bord du fleuve, le pays des champs et des cathédrales... Petite anecdote: l'hymne évoque aussi le pays "patrie de célèbre fils (hommes)" ce qui a donné place à une polémique dans les années 1990 quand la ministre des "affaires féminines" de l'époque à demandé que l'on change le texte pour y mettre "patrie des célèbre filles et fils" - mais ceci est resté plutôt un voeux pieux car cela ne coule vraiment pas très bien avec la mélodie...
Pour revenir à la Marseillais: la compagnie Anitya invite tous ceux et celles qui aiment chanter, danser, bouger à participer à une performance de Soundpainting autour de l'hymne national le 7 avril sur le parvis de l'Opéra dans le cadre de "Sirènes et midi net".
Le Soundpainting est un "langage gestuel grâce auquel un chef d'orchestre dialogue avec des interprètes et élabore une composition musicale et visuelle en temps réel".
Pour aboutir à un résultat intéressant, il faut s'initier à cette méthode. Pour cela il faut apprendre une strophe de votre choix (pas la première si possible!) et participer à un atelier d'initiation. Alors à vous de lancer des cris martiaux "Tremblez, tyrans et vous perfides / L'opprobre de tous les partis / Tremblez! vos projets parricides / Vont enfin recevoir leur prix!"
Atelier d'initiation
où: Salon de musique de la Friche de la Belle de Mai (1er étage dans la tour en entrant dans la Friche à gauche) 41 rue Jobin, 13003
quand: mardi 30 ou mercredi 31 mars de 19h30 à 21h30
Performance:
où: Parvis de l'Opéra de Marseille
quand: mercredi 7 avril à 12h (durée 15 minutes). Rendez-vous à 11h pour une répétition générale
Inscriptions et renseignements: Lieux publics, communication@lieuxpublics.com, 04.91.03.81.28
1 commentaire:
Merci à Yukimi pour le texte de la "Marseillaise des femmes" (1880), plus pacifique: "Allons toutes femmes de France / Au réveil de la liberté / Nous annonçant la délivrance / Au cri de solidarité / Femmes de villes, des campagnes / Nous sommes mères de soldats / Plus de guerre et plus de combats / Mais l'amour de toutes compagnes / Faisons valoir nos droits, élevons nos enfants / Humains, humains libres, instruits, vertueux, beaux et grands!"
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