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vendredi 23 septembre 2011

JUGES ET CAÏDS

Non, je ne vous parlerai pas des démêlées d'une certaine figure politique marseillaise bien connue, ni des autres affaires qui remplissent jour après jour les journaux et nous font entrevoir un monde ahurissant où se côtoient fric, intérêts économiques et calculs politiques et qui ont inspiré plusieurs livres  excellents à John Le Carré...

Non, je vous parle ici de la semaine noire qui touche ce week-end à sa fin. Mais vous avez encore le temps de faire quelques rencontres, écouter des conférences et revoir les cultissimes "Tontons flingueurs".


Alors pour une journée toute noire, commencez par l'Alcazar où l'on peux voir et écouter Jeff Lindsay, romancier américain et "père" du célèbre Dexter, sorte de Dr. Jekyll et M Hyde moderne car il officie en tant que expert-judiciaire au service médico-légal de Miami pendant la journée avant de se transformer la nuit venue en serial killer méticuleux qui inscrit ses actes sous la devise "Si tu fais le mal, fais-le bien." Lindsay s'entretiendra avec Patrick Raynal, écrivain lui-même et grand spécialiste de la littérature américaine.

Ensuite en route pour les "Terrasses du Polar" sur le cours Julien pour se faire dédicacer son bouquin par un des 75 auteurs présents ou écouter encore une autre conférence par Daniel Israël soit sur le juge Michel, assassiné en 1981 dans notre belle ville ou Al Capone à qui nous avons quand même échappé...

Et si vous n'avez toujours pas assez, voilà l'heure de l'apéro-polar avec une intervention surprise et ensuite la projection des Tontos. Si vous êtes toujours debout, vous aurez droit à un concert du duo-blues Pesqué et Pignault mais après il va falloir rentrer chez vous, dans les rues sombres où quelques ombres inquiétants  semblent bouger dans un coin (je tiens à rassurer les noctambules entre vous, on croise plus souvent des rats à Marseille qu'un Jack l'éventreur - mais qui sait...)

: BMVR Alcazar, cours Belsunce, 13001
quand: samedi 24 septembre à 14h
: Cours Julien, 13006
quand: conférence sur le "Juge Michel" à 15h, sur Al Capone à 17h, apéro à 20h, film à 21h et concert à 22h30


Et tout ça est gratuit!! 

mercredi 21 septembre 2011

QUE LA PAIX SOIT AVEC VOUS

Le 21 septembre est, comme vous le savez peut-être, la "Journée internationale de la Paix". Notre monde, secoué par des crises et affrontements de toute sorte a sans doute grandement besoin d'une telle journée voire de 365 journées comme ça!


Le collectif 13 co-organise à cette occasion avec le Mouvement de la Paix un débat avec intermèdes artistiques lors d'une soirée "Les Femmes et la Paix". Une exposition autour de ce thème et un pot de la paix sont également prévus.

Ceci est aussi l'occasion de vous inciter d'aller voir le film émouvant, drôle, triste - bref, très beau, de Nadine Labaki "Et maintenant on va où?" qui a d'ailleurs reçu le prix du public du festival international du film de Toronto. Un film sur le combat des femmes dans un pays qui ressemble furieusement au Liban mais qui pourrait se dérouler dans plein d'autres endroits pour une vie paisible face aux hommes et leur folie destructrice et aveugle.

: CRDP, 31bd. d'Athènes, 13001
quand: jeudi 22 septembre de 18h à 20h30


Le film passe actuellement au cinéma des Variétés

lundi 19 septembre 2011

RECLUS DANS LES RÊVES

C'est ainsi que s'est décrit le grand écrivain Fernando Pessoa, constat appliqué à lui même mais aussi à son pays, le Portugal.

"Avec la saudade, nous ne récupérons pas seulement le passé comme paradis perdu ou menacé de perte; nous l'inventons. Ce peuple immémorialement rural, absorbé au-dehors dans des tâches dépourvues de transcendance, mais accomplis, comme une épopée, avec son talent du détail, de la miniature, est un peuple-rêveur" observe aussi Eduardo Lourenço dans son essaie "Mythologie de la saudade" sur la mélancolie portugaise.

Un autre représentant de la culture lusitaine, Pedro da Nobrega, né d'une mère française et d'un père réfugié politique, historien et anthropologue, très actif au sein du mouvement associatif portugais en France et auteur de "Portugal, une île méditerranéenne face à un océan Atlantique?" (2004) animera une conférence sur a culture portugaise et ses ressorts historiques lors de l'ouverture du festival du cinéma portugais.

Après cette mise en bouche scientifique et culturelle, un buffet vous attend et ensuite trois films en présence de leur réalisatrice, Teresa Garcia.

"Un double voyage" (2002) qui raconte les espoirs d'un jeune couple de réaliser leurs rêves grâce au travail que le jeune Pedro espère trouver au Maroc. Dans "La Maison oubliée" (2004) deux jeunes hommes vivent comme des vagabonds, libres et insouciants, avant de retrouver le chemin vers les leurs après une traversée éprouvante d'un désert qui semble sans fin. Un autre récit entre rêve et réalité se passe dans un forêt où un enfant se perd avant de trouver un vieil homme, perdu lui aussi, dans un environnement inquiétant et menaçant: "Le chemin perdu" (2005).

: BMVR Alcazar, 58 cours Belsunce, 13001
quand: mardi 20 septembre à 17h, film à 20h

Pour connaître tout le programme, films et conférences, cliquez ici

lundi 4 juillet 2011

DESTINS DE FEMMES

Au fond du Vallon de la Fausse Monnaie, jadis appelé Vallon du Silence, se cache le théâtre de verdure ouvert en 1923 par Eugène Silvain et son épouse.

Eugène Silvain, né à Bourg-en-Bresse, fut d'abord officier avant de quitter l'armée pour se consacrer à sa passion pour le théâtre. Il monte sur les planches en Algérie et puis à Paris avant d'être reçu au Conservatoire d'Art dramatique et ensuite à la Comédie Française, dont il devient le secrétaire en 1883. Sa carrière est triomphale et on peut même le voir dans le film "Jeanne d'Arc" (1928) de Carl Theodor Dreyer où il joue l'évêque Pierre Cauchon! On lui doit également cette remarque à propos d'un critique vraisemblablement pas très avenant: "Ce monsieur qui toujours bougonne mériterait des coups de pied dans un endroit de sa personne qui le représente en entier"! On avait encore de l'élégance à cette époque...

Pendant l'été la Mairie du Secteur et l'association TILT proposent tous les lundis des soirées cinéma gratuite qui, cette année, sont dédiées aux "Destins de Femmes".

Le premier film projeté est "Séraphine" de Martin provost avec Yolande Moreau dans le rôle titre. Il raconte l'histoire du collectionneur allemand Wilhelm Uhde, premier acheteur de Picasso et découvreur du douanier Rousseau, qui tombe par hasard sur les tableaux de sa femme de ménage, Séraphine. Autodidacte, cette fille de paysans et ancienne bergère sans instruction, s'inspire des images pieuses pour produire une oeuvre gorgée de lumière et de couleurs. Quand Uhde doit quitter la France à cause de la guerre en 1914, Séraphine commence à sombrer dans la folie. Uhde va continuer de promouvoir l'oeuvre de sa protégée mais les turbulences de son époque font que Séraphine rencontre une fin triste, mourant de faim dans une asile en 1942.


Pour voir toute la programmation fort intéressante du Théâtre Silvain, cliquez ici.

: Théâtre Silvain, Chemin du Pont de la Fausse-Monnaie, 13007
quand: lundi 4 juillet à 21h30

mercredi 29 juin 2011

AIMEZ VOUS !

Vous vous souvenez d'Iseult et son fameux philtre d'amour? Alors ici ce n'est pas Iseult qui mélange dans un chaudron, en l'occurrence un bol de cuisine tout à fait banal, des ingrédients les plus divers pour mixer "Cupid's love Juice", mais Timothy, jeune lycéen dans une petite ville américaine. Et son but n'est pas non plus de se faire aimer par une Iseult, une Juliette ou une Maryline mais par... Jonathan!

Faites bien attention lors qu'il fabrique son breuvage car cela marche de tonnerre! Jonathan ne brûlera bientôt de désir que pour son camarade de classe qui décide alors de changer quelque peu sa ville natale et passablement coincée en aspergeant ses habitants à l'eau d'amour. Résultat de cette initiative: hommes et femmes se transforment peu à peu en amoureux transis - et homosexuels!


Pour voir cette jouissive comédie musicale de Tom Gustafson "Were the World Mine", sortie en 2008, et programmée dans le cadre du festival "Reflets" en collaboration de Lesbian & Gay pride, Tous&Go et Ciné Tilt, rendez-vous

où: square Stalingrad, 13001
quand: jeudi 30 juin à 22h

lundi 23 mai 2011

PRINTEMPS ARABE

La 4e édition du festival "Ecrans des Nouveaux Cinéma(s) Arabes", organisé par Aflam, est par la force des choses et suite aux événement récents au sud de la Méditerranée d'une actualité particulière!

Les films que l'on peut voir au cinéma des Variétés on tous été tournés entre 2009 et 2010 et viennent de tous les pays arabes mas notamment aussi de ceux qui ne sont que rarement représentés sur nos écrans comme par exemple la Libye ou l'Irak.

Malgré des moyens le plus souvent très modestes et des difficultés politiques les jeunes cinéastes donnent une image plus différenciée de leurs pays respectives que bon nombre de média et discours qui forgent si l'on le veut ou pas notre perception du Sud de la Méditerranée. Le manque de moyens rend parfois impossible de réaliser des longs métrages mais grâce aux moyens techniques, notamment les cameras vidéos et un équipement léger et moins couteux, des courts métrages foisonnent. On y parle des thèmes habituels comme la condition des femmes et de l'émigration mais aussi des thèmes autrefois peu abordés comme l'inceste ou le suicide, les échecs des réformes agraires en Syrie ou les tentatives de réconcilier Arabes, Kurdes et Assyriens en Irak par le biais du foot.

: Cinéma les Variétés, 37 rue Vincent Scotto, 13001
quand: du 23 au 31 mai


Pour voir le programme détaillé, cliquez ici

jeudi 5 mai 2011

UNE PERLE RARE

Le film "Tahia Ya Didou (Alger Insolite)" de Mohamed Zinet est souvent qualifié comme "une perle rare du cinéma arabe". Tournée au début des années 1970 il raconte l'histoire d'une rencontre dans un bistrot algérien entre un touriste français de passage et un homme dans lequel il reconnaît celui qu'il a torturé lors de la guerre de la Libération de l'Algérie.

Le réalisateur, Mohamed Zinet, a été lui même officier dans l'ALN avant d'être blessé et évacué vers la Tunisie. Comédien de métier il est à l'origine du Théâtre National Algérien, il se forme au théâtre à Berlin et à Munich en Allemagne et travaille comme acteur en France avant de retourner dans son pays natal et fonder une société de production cinématographique, Casbah Films, en 1964.


Le film "Alger Insolite" est réalisé par lui, il en a écrit, en collaboration avec Himoud Brahimi le scénario et il joue lui même un des personnages. Mohamed Zinet est mort en France, à Bondy, en 1995.

La Compagnie invite à la projection de ce film en présence du réalisateur Mustapha Mangouchi dans ses lieux, réhabilités d'ailleurs en 1996 par Rudy Ricciotti!

: 19 rue Francis de Pressensé 13001
quand: vendredi 6 mai à 19h30

mardi 26 avril 2011

L'AUTRE KUROSAWA

Le Kurosawa dont je vous parle ici, c'est Kiyoshi Kurosawa, à ne pas confondre avec Akira K., célébrissime réalisateur japonais, mort en 1998, à qui on doit des chefs d'oeuvre comme "Rashomon" (1950), "Les Sept Samouraïs" (1954) ou encore "Kagemusha" (1980).

Notre Kiyoshi est bien plus jeune, né en 1955 à Kobé, mais a réalisé une vingtaine de films et est considéré comme l'un des artistes marquants du renouveau cinématographique japonais. Sa carrière interrompue suite aux différends avec les producteurs de la Nikkatsu, il commence à enseigner - et le fait toujours, aujourd'hui à la Film School of Tokyo. Son film "Cure" (1997), polar esthétique et étrange, le révèle au public occidental. "Jellyfish", histoire d'un jeune ouvrier qui s'entiche d'une méduse, participe à la compétition officielle à Cannes en 2003.

C'est "Tokyo Sonata", sorti en 2009 qui sera projeté et discuté lors du prochain ciné club organisé en partenariat entre le cinéma du Prado et Cinepage. Le film raconte l'histoire d'une famille dont le père cache son licenciement, tandis que son fils aîné s'engage dans l'armée américaine et son fils cadet entame une carrière de pianiste contre la volonté de son père. La mère, spectatrice impuissante des tensions qui déchirent les liens entre les membres de sa famille, trouve enfin la paix dans les bras d'un cambrioleur désespéré... Décidément Kiyoshi Kurosawa a un faible pour les histoires un peu loufoques...



Tous les derniers jeudi du mois vous pouvez d'ailleurs participer au cinéclub de Cinepage, association qui croit que le cinéma peut être un lieu d'échange d'idées, de partage de sensibilités et qui veut faire découvrir ou revoir des films de tout genre. Avant les vacances d'été vous avez donc encore l'occasion d'aller voir "Naked" de Mike Leigh (26 mai) et "La Dolce Vita" de Fellini (30 juin).

: Cinéma Prado, 36 av. du Prado, 13006
quand: jeudi 28 avril à 20h
Tarif: 5 €

jeudi 14 avril 2011

LE POIDS DU PASSÉE



36 ans se sont écoulés depuis la mort de Francisco Franco y Bahamonde, "generalisimo" et "caudillo de Espana por la Gracia de Dios"... Les 40 années de son régime se sont soldées par un bilan horripilant: 300.000 personnes dénoncées, 60.000 personnes exécutées, 400.000 hommes et femmes jetés dans les prisons et torturés, 3 millions de citoyens espionnés et fichés, 30.000 enfants arrachés à leur parents biologiques et qui ignorent en partie encore aujourd'hui ce fait et 130.000 de disparus... Comment faire face à une histoire pareille, comment panser les blessures, comment réapprendre à vivre ensemble? L'Espagne n'a pas fini à exhumer ce passé au sens propre comme au sens figuré.

José-Luis Penafuerte, réalisateur du documentaire "Les chemins de la mémoire", est, comme beaucoup d'Espagnols, né à l'étranger, à l'occurrence à Bruxelles, où ses parents avaient trouvé l'exile. Son film témoigne de la volonté des Espagnols de se confronter à cette période de leur histoire et de rendre justice aux innombrables victimes de la dictature franquiste. Il retrace ce processus de reconnaissance et de deuil nécessaire pour apaiser un traumatisme toujours profondément ancré dans la société espagnole.

Parallèlement l'écrivain marseillais Maurice Gouiran - d'ailleurs mathématicien de formation et spécialiste internationalement reconnu de l'informatique liée aux risques et à la gestion des feux de forêts - présentera son polar paru l'année dernière, "Franco est mort jeudi" qui se penche sur les mystères d'une famille hantée par la guerre civile et la disparition d'un père républicain.

: Cinéma l'Alhambra, 2 rue du Cinéma 13016, 04.91.03.84.66
quand: jeudi 14 avril, de 20h30 à 23h30

mercredi 23 mars 2011

ALLEZ...

non pas l'OM (dont certains supporteurs se sont d'ailleurs distingués dimanche midi en beuglant de leur voiture "Parisiens, tous Pédés!" - no comment!) mais Caracas Futbol, célèbre équipe vénézuélienne.

Hier le Chat vous a parlé "femmes", aujourd'hui c'est alors plutôt "hommes", de toute façon il parlera de nouveau "cinéma".

Marseille et ses alentours accueillent chaque année les Rencontres du Cinéma sud-américain qui permettent année après année de découvrir ce que se fait de l'autre côté de l'Atlantique et de voir des films qui ne sortiront pas forcement sur nos écrans. Une exception notable était d'ailleurs le magnifique film "Dans ses yeux" dont je vous ai parlé l'année dernière à la même occasion et qui a connu un immense - et bien mérité - succès auprès du public et même un Oscar.

"Hermano" (Venezuela 2010) est l'histoire de deux frères originaires du quartier pauvre de Caracas et de leur passion pour le foot. Tandis que Daniel emploie toute ses forces et son talent exceptionnel pour devenir professionnel son frère Julien, capitaine charismatique de leur petit équipe, essaie de gagner de l'argent avec des plus ou moins petits larcins pour faire vivre la famille. C'est sur le terrain de foot que va se jouer le match décisif et où ils doivent faire leurs choix: le rêve de leur vie ou la cohésion de la famille...

Marcel Rasquin Marcel, jeune réalisateur a fait ses études à Caracas et en Australie où le cercle des Critiques d'Australie lui a décerné le titre du "meilleur jeune talent". Il a aussi obtenu des prix pour plusieurs de ses court métrages.


Les Rencontres du Cinéma Sud-Américain auraient dû être cette année placées sous le signe de la Mexique mais - comme l'on le sait - les événement politiques ont fait capoter les collaborations avec ce pays. Les organisateurs ont donc produit en urgence un "plan B", plan de secours qui a demandé audace, passion, solidarité, énergie et inventivité - ce que rappelle finalement furieusement l'Amérique latine! Aux organisateurs donc un grand bravo et aux spectateurs pleins de découvertes et de rencontres passionnantes!

: CRDP, 31 bd; d'Athènes, 13001
quand: vendredi 25 mars à 21h (rediffusion le 31 mars à 14h à la Friche Belle de Mai/Cartonnerie et le 9 avril à Saint-Bonnet-en-Champsaur)

mardi 22 mars 2011

SUNSET BOULEVARD, PARIS, MONTPARNASSE

Elles sont deux. Hélène et Sonia. Elles sont seules dans leur appartement donnant sur le Cimetière Montparnasse avec pour seule compagnie cigarettes, bouteilles d'alcool, photos de vedettes et leurs souvenirs... Deux femmes vieillissantes, comédiennes en fin de carrière, unies par le métier, leurs rêves brisées, leur amertume et un ex-mari commun.


"Femmes, femmes" s'appelle le film de Paul Vecchiali, tourné en 1974 avec Hélène Surgère et Sonia Saviange. Ce cinéaste, né à Ajaccio en 1930 a passé son enfance à Toulon avant de faire Polytechnique à Paris. Ici il rencontre dans les années 1955/60 Jean Eustache et Jacques Démy dont il produit les premiers films et collabore aux célèbres Cahiers du Cinéma.

Son premier film, tourné en 1961, est muet... Paul Vecchiali s'inspire des années 1930 en ajoutant un peu d'autobiographie, une louche d'inventivité et une zeste d'expérimental. C'est aussi un homme qui s'intéresse aux sujets de notre époque: les rapports post-amoureux, le sida, l'homosexualité, la bisexualité, la peine de mort, la prostitution...

A côté de sa passion de cinéaste Vecchiali continue à travailler comme officier-instructeur à Polytechnique mais aussi comme producteur, écrivain, inventeur - infatigable, subversif et original. Malgré une oeuvre très riche (films, théâtre, livres) cet homme que Truffaut a qualifié comme "le seul héritier de Jean Renoir" reste peu connu du grand public.

Une occasion bienvenue donc de (re)découvrir ce cinéaste et "Femmes, femmes"!

: Cinémathèque - CRDP, 31 bis bd. d'Athènes, 13001
quand: mardi 22 mars à 19h

mercredi 2 mars 2011

GUMHURIYYA MISR AL-ARABIYYA

où en français: la République arabe d'Egypte (nom officiel de ce pays) est toujours sur les premières pages de nos journaux. Heurtes entre l'armée et les manifestants, premiers pas vers une démocratie, pressions du peuple pour libérer les détenus politiques et s'assurer que des vraies réformes sont engagées - la place Tahrir reste au centre de l'actualité. En même temps des Egyptiens coincés à la frontière entre la Libye et la Tunisie attendent impatiemment un retour dans leur pays, retour de plus en plus urgent vu la situation sanitaire et humanitaire qui risque de dépasser la Tunisie, elle aussi encore en pleine mutation inachevée et qui fait face avec un courage et un dévouement exemplaires à cette situation cauchemardesque en réclamant des moyens de transport pour acheminer par bateau ou par avion ces malheureux échoués sur leur sol.

Et ici? On se plaint du prix de l'essence qui grimpe... et devant mes fenêtres paressent les énormes ferries car les marins de la SNCM sont en grève depuis le 30 janvier... Paradoxe de notre société, on n'arrête pas à pleurnicher la bouche pleine, à réclamer toujours plus et en pestant contre l'Etat - tout en oubliant que l'Etat c'est nous, le peuple! - et en négligeant d'aller voter. On s'offusque devant sa télé que les armes ont été vendues au dictateurs - mais arrêtons donc d'être naïfs ou de mauvais fois: si l'on produit des armes c'est évidemment pour les vendre aux pays qui envisagent s'en servir. Les Islandais, Belges, Autrichiens etc. sont des bien plus mauvais clients que les Ougandais, Libyens ou autres Pakistanais...

Malheureusement je n'ai pas le pouvoir de réquisitionner les ferries et les envoyer pour aider aux Egyptiens de retourner dans leurs familles, ni quelques jets privés pour aider les Bangladeshi "oubliés" par leur gouvernement de partir des campements de fortune à la frontière.


Un petit acte de solidarité bien mince et dérisoire, aller voir "L'Immeuble Yacoubian", film de Marwan Hamed d'après le livre homonyme d'Alaa al-Aswani qui décrit très bien la réalité sociale au Caire dans les années 1990. Avant le film seront projetés plusieurs court-métrages de jeunes réalisateurs égyptiens, Mayye Zayed, Karim Shaaban, Hadil Nazmy, Islam Kamel, Ahmed Nabil, Mohamed Abdelkrim Abdelsalam et Medaht Mahmoud Elsoudy.

: Cinéma l'Alhambra, rue du Cinéma, 13016
quand: jeudi 3 mars à partir de 19h
Petite restauration possible grâce à la "Buona Forchetta"

lundi 24 janvier 2011

LE BOGOMILO CODE

Ce que sont les cathares pour nous, ce sont les bogomiles pour les peuples des Balkans.

Fondé par un pope bulgare, Bogomil - en s'en doutait -, d'abord en Thrace, ce mouvement connut un grand succès populaire avant de tomber sous l'interdiction de l'empereur byzantin Alexis Ier. Relancé en Serbie et Bosnie au tournant du 12e siècle il a pu se répandre en peu partout dans les Balkans avant de disparaitre suite à la conquête ottomane et les conversions à l'Islam.


Considéré comme une hérésie le bogomilisme est plus connu par les dénonciations de ses opposants que par des écrits de ses adeptes. La traduction en latin d'un livre résumant leur doctrine, Le Livre Secret, est parvenu jusqu'à nous par l'intermédiaire des Albigeois. Pour résumer on peut dire que pour les Bogomiles le monde est gouverné par les deux principes, le Bien et le Mal, et que tout le monde matériel est l'oeuvre de ce dernier. Le Bien ne réside que dans l'âme ce qui a mené les adeptes du Bogomilisme à adopter une vie ascétique, où le vin est aussi proscrit que la viande ou les plaisirs charnels tandis que la prière jusqu'à dix-huit heures par jour est recommandée... Ils se basaient uniquement sur les Evangiles - surtout celle de Jean - , les Actes des apôtres et les Epîtres de Paul en rejetant l'Ancien Testament. Une raison de leur persécution était évidemment aussi leur rejet de toute autorité, séculaire comme ecclésiastique, ce qui, de l'autre côté, a fait le succès de ce mouvement auprès des couches populaires.

Quand donc un vieux savant qui vit au pays Cathare en France et cherche à trouver l'original de ce Livre Secret dont l'unique copie se trouve dans les archives de l'inquisition à Carcassonne, reçoit un jour la visite d'un pigeon voyageur envoyé par un ami macédonien, un voyage initiatique à travers les Balkans commence....

Le réalisateur Vlado Cvetanovski en fait un road movie entre policier et conte poétique. dans le cadre de sa semaine macédonienne, le Théâtre Toursky permet ce regard vers un fait historique et des contrés peu connus par la plupart d'entre nous.

: Théâtre Toursky, 16 promenade Léo Ferré, 13003, 04.91.02.58.35
quand: mardi 25 janvier à 21h

vendredi 21 janvier 2011

AMOUR ET TRAHISON, CAPE ET ÉPÉE

Quatre heures et demie c'est la durée du film hors du commun, "Mystères de Lisbonne" de Raoul Ruiz. Mais je vus assure, on ne voit pas passer ces heures, bien au contraire, n aimerait que ça continue encore, il reste des mystères non élucidés, des personnages dont les ombres persistent, des histoires dont on ne connait pas le début ni la fin.

Basé sur le roman éponyme de Camilo Castelo Branco, écrivain portugais du 19e siècle, qui fait penser aux oeuvres d'Alexandre Dumas, le film a comme fil conducteur la quête d'un orphelin, Pedro da Silva, de ses origines. Guidé par l'énigmatique padre Dinis il croisera des personnages qui a leur tour nous entraînent dans leurs histoires dans un enchevêtrement complexe à travers des siècles et des pays, de Lisbonne en France et à Venise, des fêtes à la cour royale dans les guerres napoléoniennes, des couvents austères à l'ambassade auprès du Vatican...

On suit, émerveillé, le réalisateur dans ce labyrinthe où les personnages ne sont que rarement ce qu'elles semblaient être quelques instants auparavant, où tout est mouvant, insaisissable et oh combien fascinant!


Laissez vous entrainer par des beaux et ombrageux aventuriers, des femmes belles et malheureuses, des pères impitoyables et des religieuses douces et mystérieuses, de château en château, de ville en ville, d'époque en époque, perdez pied, lâchez prise, oubliez les petites misères du quotidien...

L'Alhambra vous n'accorde que 10 minutes de pause pipi ou cigarette (les deux semblent impossible, surtout pour les femmes, vue que l'on est toujours obligées de faire la queue dans les WC) mais ensuite vous pouvez vous restaurer sur place pour que le retour dans la réalité ne soit pas trop brutal!

: Alhambra, 2 rue du Cinéma, 13016
quand: samedi 22 janvier à 15h (fin de la projection à 19h30)

jeudi 13 janvier 2011

FÉERIQUE

Né en 1861 à Paris, Georges Méliès est en quelque sorte l'inventeur des effets spéciaux au cinéma. Envoyé jeune homme à Londres pour perfectionner son anglais il profita de ce séjour pour apprendre... la prestidigitation. Il acheta par la suite le théâtre du célèbre magicien Robert Houdin et créa l'Académie de Prestidigitation qui deviendra en 1904 la Chambre syndicale de la prestidigitation.

Quand il assiste à une des premières projections cinématographiques il est tout de suite fasciné par ce media et propose aux Frères Lumières d'acheter leur invention, offre qu'ils déclinent. Malgré des conseils qui craignent un gouffre financier pour lui, il achète à Londres un projecteur et fonde sa propre société, appelée "Star Film"!

Ses films connaissent à l'époque un certain succès mais ses conseillers ont eu raison: il rencontre de plus en plus de difficultés financières avant de faire définitivement faillite en 1912. La plus grande partie de son oeuvre est malheureusement perdue, vendues à des marchands ambulants, brûlées par Méliès lui même dans un accès de colère, voire transformée en talonnettes de chaussures... Ce n'est que quelques années avant sa mort en 1938 que ses films sont redécouverts par les surréalistes et lui même en tant qu'artiste distingué par la Légion d'honneur en 1931. En 1938, quelques mois avant sa disparition une partie de ses films est sauvée par Henri Langlois, créateur de la Cinémathèque Française et depuis 1946 le prix Méliès est décerné chaque année au meilleur film français (on y trouve par exemple "Le Journal d'un curé de campagne" de Bresson, "Mon oncle" de Tati, "Baisers volés" de Truffaut, "Ma nuit chez Maude" de Rohmer ou plus récemment "Rois et Reine" de Desplechin, "La Graine et le Mulet" de Kechiche ou "Un Prophète" d'Audiard).

L'Alhambra a mis cinq films de Méliès sur son programme: Le voyage de la terre à la lune (1902) - La fée Carabosse (1906) - La lanterne magique (1903) - Jeanne d'Arc (1899) - Le voyage de Gulliver (1902).


A cette occasion, Gilles Del Pappas lira des extraits de son dernier livre "Attila et la magie blanche", roman d'aventure qui se déroule au début du 19e siècle et ou le lecteur croise plusieurs personnages emblématiques de cette époque, dont Georges Méliès.

Après la séance, l'auteur signera ses livres sur un stand tenu par la librairie estaquienne 'L'Encre Bleue".

: L'Alhambra, 2 rue du Cinéma, 13016
quand: dimanche 16 janvier de 17h à 19h

mercredi 13 octobre 2010

L'ART DE MANGER DES NOUILLES

Les semaines se suivent mais ne se ressemblent pas. Juste avant de nous lancer dans la semaine de la Pop Philosophie, nous voilà en pleine semaine du goût.

L'Atelier de Mars nous prépare à cette occasion une bonne marmite très alléchante: On vous apprendra donc de glisser délicatement un jaune d'oeuf de bouche en bouche, d'avaler des nouilles sans faire du bruit et autres prouesses grâce au film "Tampopo" du réalisateur Juzo Itami. Ce film, sorti en 1985 (ça ne nous rajeunit pas!), raconte les tentatives d'une restauratrice japonaise de trouver la recette ultime de la soupe aux nouilles. Sa quête loufoque et burlesque croise les tribulations érotico-alimentairs d'un homme mystérieux d'une élégance sublime, une vieille femme en proie à ses obsessions compulsives, les convives d'un repas d'affaire etc.

Et parce que l'on ne tient pas bien sur une seule jambe, un deuxième film est sur le programme: la cultissime "Grande Bouffe" de Marco Ferreri (1973 - cela nous vieillit encore d'un cran!).

Si vous n'avez pas encore vu ces chefs d'oeuvre, courez y cette fois-ci!!

La semaine du goût ne peut évidemment pas se contenter de remplir nos yeux mais elle se doit aussi à combler notre estomaque. Pour ceci d'autres invités, Tako San et la charmante équipe du TaKoYaKi (ce qui veut dire "pieuvre grillée"), invraisemblable estanco japonais de la rue du petit Puits officieront.


D'autres pépites culinaires sont sur le programme des Ateliers de Mars pour les jours à venir, à trouver ici.

: 44 rue du refuge, 13002, 04.91.91.26.00, atelierdemars@free.fr
quand: jeudi 14 octobre à 19h (Tampopo) et à 21h (La Grande Bouffe)
Tarif: 2 € d'adhésion annuelle à l'association

mardi 5 octobre 2010

HAUTE COUTURE

Sakina M'sa a montré très jeune un don pour la création de mode.

Créatrice de mode internationalement connue, invitée des plateaux télés, chouchou de la presse féminine et au-delà, Sakina M'sa a su imposer sa griffe. Née aux Comores en 1972 elle arrive à l'âge de 7 ans à Marseille avant de "monter" à Paris et compléter son apprentissage dans la mode (elle fut une élève de la costumière Geneviève Sovin Doering) mais aussi en tant que plasticienne. Ses défilés - elle a organisé le premier d'une longue série quand elle était encore lycéenne - sont plus que des habituels podiums mais se déroulent dans des bains douches, dans un café ou même dans une cabine téléphonique.


Cette jeune femme, curieuse et passionnée, dotée d'un grand sens d'humour, a mis son talent au service des femmes habituellement exclues de cet univers. La cinéaste Nathalie Joyeux a suivi un de ces "ateliers de la désobéissance" animées par Sakina M'sa où la créatrice incite des femmes au chômage depuis longtemps de transformer des vêtements récupérés chez Emmaüs en s'inspirant des oeuvres d'art dans les musées pour le documentaire "Parures pour dames". Un monde nouveau s'ouvre aux femmes et pendant qu'ils cousent, drapent, brodent les femmes se racontent à travers leurs vêtements. "Au fur et à mesure que les robes prennent forme, les femmes se dévoilent".

Deux séances en présence de la réalisatrice:
: Alhambra
quand: mercredi 6 octobre à 20h30
(Buffet offert avant la séance)

: Cinéma Jean Renoir, Martigues
quand: jeudi 7 octobre à 20h

jeudi 30 septembre 2010

NON AU MARIAGE

Son père l'a promis en mariage contre une oliveraie dès que ses premières règles arrivent, mais Niloofar se rebelle. Elle veut apprendre, elle veut aller à l'école, comme les garçons, et elle ne veut pas se plier à un mariage arrangé contre son gré. Mais Niloofar vit en Irak, tout près de la frontière iranienne et le poids des traditions est lourd et étouffant....

La réalisatrice de ce film, Sabine Gemayel, a grandi en Iran et au Liban avant de s'installer au Canada et puis aux Etats-Unis. Elle connait donc le sort réservé toujours à des nombreuses (très) jeunes filles dans cette partie du monde.

Film - Femmes - Méditerranée propose ce film lors des rencontres 2010. La formidable créativité des réalisatrices des deux rives, venues de Bosnie et de Grèce, d'Israël et d'Iran, de Palestine, de Turquie et d'Italie avec leurs diversités et leurs inspirations, leur espoirs et leurs déceptions est au coeur de ce festival qui a lieu à Marseille mais aussi à Hyères, Martigues, La Ciotat et Miramas. Pour consulter le programme et les tarifs rendez-vous sur le site de la manifestation, ici.

Pour "Niloofar" (Liban/Irak/France, 2009):
: Cinéma du Prado, 36 av. du Prado 13006
quand: jeudi, 30 septembre à 19h
Un apéro vous est offert avant la séance!

Affiche Niloofar-s

samedi 18 septembre 2010

ACCOMPAGNER

"Accompagner jusqu'au bout de la vie" est le titre d'un manifeste pour les soins palliatifs écrit par Michèle Salamagne et Emmanuel Hirsch. Les soins palliatifs permettent aux personnes atteintes d'une maladie grave, le plus souvent en phase terminale, d'être soulagées de leurs douleurs physiques mais aussi d'être accompagnées sur le plan psychologique et spirituel.

Depuis 15 ans existe à Gardanne un centre spécialisé dans cette démarche. "La Maison" dispose de 24 chambres individuelles où des personnes en fin de vie sont entourées par une équipe de 75 salariés et d'environ 30 bénévoles.

Le cinéaste new yorkais Eric Breitbart s'est installé avec sa camera pendant plusieurs semaines à La Maison pour raconter à travers sa caméra avec sensibilité l'e
xtraordinaire engagement des personnes travaillant là bas et dont la philosophie est que chacun doit avoir une vie riche jusqu'à la fin.

De ce long métrage documentaire (83 minutes), Ciné DahDah montrera en présence de l'auteur quelques extraits ainsi que des séquences inédites. On verra don des interviews avec le Dr. Lapiana, directeur du centre et de son adjointe, Chantal Bertholoo et avec une aide soignante, ou encore des scènes de vie quotidienne dans la salle à manger, dans la cuisine, d'une réunion ou d'une séance d'Art Thérapie.

Au cours de la soirée, le nouvel escalier sera inauguré avec une installation peinture et une improvisation musicale. Les participants sont invités à apporter de quoi casser une croute et boire un coup!

: Garage DahDah, 14 bd. Dahdah (existe vraiment!), 13004
quand: dimanche 19 septembre à 19h

vendredi 2 juillet 2010

LE JOUR OÙ L'HOMME DISPARAITRA

Ce n'est pas demain, rassurez vous, même si ce film d'anticipation se déroule en 2027 ce qui est en effet pas loin! Le scénario de "Les fils de l'homme" est inspiré par le roman éponyme de P.D.James et raconte l'histoire d'une humanité sur le point de disparaitre en proie à la violence et le chaos quand une jeune femme tombe enceinte. D'elle va donc dépendre l'avenir de cette chère race humaine... Je vous laisse deviner que cela ne sera pas sans heurtes avec des forces maléfiques (armée, rebelles etc.) et multiples péripéties.


Vous pouvez aller voir ce film du réalisateur mexicain Alfonso Cuaron, en plein air ce qui est fort appréciable, à l'extérieur du Centre socio culturel Les hauts de Mazargue. Vous amenez votre chaise ou des coussins et un pique-nique à partager avec les autres spectateurs à partir de 19h. D'ailleurs les organisateurs (la compagnie Theatros), prévoyant, ont prévu une diffusion du match qui aura lieu ce soir avant le film.

: Les Hauts de Mazargue, 28 av. de la Martheline, 13009
quand: samedi 3 juillet à la tombée de la nuit
Gratuit
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