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mercredi 14 septembre 2011

LE MAÎTRE DE LA FUGUE, LA CHANTEUSE BERBÈRE ET LA VOÛTE CÉLESTE

Dans le parc du Lubéron dans les Alpes-de-Haute-Provence, non loin de Manosque il y a Castrum Saint Michaelis, comme en témoignent les chartes du XIe siècle, un village fortifié à proximité de la via domitiana empruntée par les Romains. Ce village qui s'appelle aujourd'hui Saint-Michel-l'Observatoire abrite non seulement - sous "le ciel le plus pur de France" - l'observatoire de Haute Provence y installé en 1937 mais aussi le prieuré Saint-Michel fondé au XIIe siècle et dont subsistent encore une travée voûtée et le choeur. Au fil des siècles le bâtiment fut transformé, agrandi, adapté aux exigences et aux goûts successifs, ajoutant aux fresques du XIVe siècle un clocher au XVIe ou XVIIe siècle ou encore une chapelle au XVIIIe.

Entourée d'un jardin privé de 3ha situé dans l'enceinte du castrum médiéval et planté d'arbres fruitiers, d'oliviers centenaires et de parterres "à la française" qui sera ouvert au public lors des journées du patrimoine, on peut visiter l'église et surtout y assister à un concert proposé par l'Ensemble Délicioso (Jean-Christophe Selmi, violon, Ludovic Amadeus Selmi, clavecin, Magali Rubio clarinette et flûte) et la contralto Isabelle Ruban. Sur le programme du Bach à la lueur de chandelles...

Manque la chanteuse berbère! Voilà, c'est Marie Louise Taos Amrouche, soeur de l'écrivain Jean Marouche et épouse du peintre André Bourdil, d'origine algérienne mais née à Tunis en 1913. Taos Amrouche a publié des romans et un recueil de contes et poèmes, "Le Grain magique". C'est sa mère qui lui a fait connaitre le répertoire de chants traditionnels berbères dont elle est devenue une interprète célèbre. Taos Amrouche est morte en 1976 à Saint-Michel-l'Observatoire où elle fut aussi enterrée sous une pierre tombale qui ne porte que son prénom kabyle, Taos, le paon!


: Eglise haute de Saint-Michel-l'Observatoire
quand: samedi 17 septembre à 19h (visites de l'église commentée à 14h30 et 16h30, visite libre à partir de 18h)
Réservations au 06 07 21 32 60
tarif: 20 €
Pour plus d'infos sur les journées du patrimoine à Saint-Michel-l'Observatoire, cliquez ici

jeudi 28 avril 2011

BRATSCHE ODER VIOLA

C'est ainsi que l'on traduit en allemand l'alto, de la famille des instruments à cordes frottées. Cette viola comme l'appellent aussi Italiens, Espagnols, Anglais ou Portugais, ressemble à un violon mais en plus grand, plus épais et plus grave d'une quinte.



Alain Pelissier nous fera écouter cet instrument en compagnie de Christelle Abinasar au piano (ou "Klavier" en allemand). Dans l'auditorium d'André Sakellarides il joueront pendant une heure des oeuvres de Georges Bizet, de Johannes Brahms, d'Ernest Bloch, de Georges Enesco et d'Arthur Benjamin.

Je ne vous raconterai rien sur Brahms ou Bizet mais voici quelques informations sur les autres compositeurs que certains connaissent peut-être un peu moins. Georges Enesco (ou George Enescu) est un célèbre compositeur, musicien, chef d'orchestre et pédagogue d'origine roumaine. Il vient d'une famille modeste en Moldavie mais montre déjà très jeune des dons exceptionnels pour la musique et apprend à jouer du violon à l'âge de 4 ans auprès d'un virtuose tsigane. Après quelques études au conservatoire d'Iasi on envoie le garçon en 1888 à Vienne. Il n'a que sept ans à l'époque! A douze ans il subjugue la presse et le public lors de ses concerts. C'est à Paris, où il s'installe à partir de 1895 qu'il continue ses études et où son talent éclore définitivement. Pendant longtemps et jusqu'à l'instauration du régime communiste, Enesco partagera désormais sa vie entre la capitale française et sa Roumanie natale. Et comme sa vie ressemble à une conte de fées, il ne surprendra pas qu'il rencontrera une princesse, Marie Cantacuzène, et se mariera avec elle et qu'une reine, Elisabeth de Bavière, reine de Belgique, l'a veillé lors de sa mort en 1955. On écoutera sa pièce de concert pour piano et alto.

"Jamaican Rhumba" est le titre d'une oeuvre d'Arthur Leslie Benjamin, compositeur, pianiste et chef d'orchestre australien qui a écrit plusieurs pièces pour viola. C'est lors d'un voyage aux Caraïbes en 1938 qu'il a découvert la musique qui lui a inspiré son oeuvre la plus connue en l'occurrence celle que nous allons écouter. Pour le remercier d'avoir ainsi fait connaitre leur pays le gouvernement de la Jamaïque lui a d'ailleurs alloué un tonneau de rhum par an! Benjamin était aussi un compositeur très demandé dans le monde du cinéma où il a travaillé pour Hitchcock et surtout Alexander Korda. Sa mort en 1960 a interrompu son travail sur un opéra basé sur Tartuffe de Molière. Alan Boustead a terminé la partition et dirigé sa seule et unique représentation le 30 novembre 1964 au Sadler's Wells à Londres.

Reste Ernest Bloch, né à Genève en 1880 et mort en 1959 à Portland aux Etats-Unis. Violoniste, compositeur, chef d'orchestre, professeur de composition il fut directeur du conservatoire de San Francisco jusqu'en 1930. Sa musique trouve son inspiration surtout dans les thèmes hébraïques, et la pièce Nigun ne fait pas exception. Nigun ("improvisation" en hébreu) est la pièce centrale d'un tryptique intitulé "Baal Shem", composé en 1923, et qui fait allusion à la secte des Hassidiens dont le moyen pour atteindre Die sont la joie, le chant et la danse. La pièce porte la dédicace "To the memory of my mother".

: Auditorium de l'Atelier de Lutherie André Sakellarides, 77 rue Sylvabelle
quand: mardi 3 mai à 20h30
PAF: 10 €

jeudi 10 mars 2011

UN AGRÉMENT SEULEMENT

"La musique sera peut-être pour lui (Felix) une profession, mais pour toi elle ne peut en ne doit être qu'un agrément", ainsi écrivit Abraham Mendelssohn en 1820 à sa fille Fanny...

Et voilà une autre femme privée d'une carrière artistique et remise à sa place. Malgré ses origines dans la bourgeoisie berlinoise, éclairée et cultivée, du 19ème siècle et une excellente éducation musicale par sa mère, malgré ses dons de pianiste et de compositrice elle a dû ranger ses aspirations pour se marier et mettre au monde un fils avant de mourir prématurément à l'âge de 42 ans.

La mort de sa soeur, survenue suite à un AVC quand elle était en train de jouer la "Nuit de Walpurgis" de son frère, a tellement ébranlé celui-ci qu'il meurt à son tour d'un accident vasculaire cérébral six mois plus tard après avoir composé un quatuor en souvenir de Fanny...

Fanny Mendelssohn a composé plus de 450 oeuvres dont une partie fut publiée sous le nom de Félix.

Dessin par Wilhelm Hensel, futur mari de Fanny

Le quatuor Garance jouera lors du concert "Pour rêver avec..." le "Requiem pour Fanny" de Felix Mendelssohn, le quatuor K421 de Mozart, dédié à Haydn et le "Quatuor américain" d'Antonin Dvorak, écrit pendant un séjour aux Etats Unis du compositeur.

Le quatuor Garance avec Cécile Bousquet-Melou et Sophie Perrot aux violons, Blandine Leydier à l'alto et Elisbath Groulx au violoncelle est la preuve que la musique peut être pour les femmes plus qu'un agrément - et heureusement!

: Eglise Notre Dame du Mont, 1 rue de Lodi 13006
quand: dimanche 13 mars à 16h30
Tarif 14-25 €

dimanche 19 décembre 2010

FRANZ

Pour commencer cette semaine, dernière ligne droite avant les Fêtes, en beauté rien de mieux qu'un concert.

André Sakellardies ouvre une fois de plus son auditorium à des mais musiciens, en l'occurrence le quatuor Syrah. Louis Alexandre Nicolini et Marie Hafiz (violon), Benjamin Clasen (alto) et François Torresani (violoncelle) joueront le quatuor à cordes en ré mineur D.810 de Franz Schubert, "La jeune fille et la mort".

D'abord composé en 1817 en tant que "Lied" sur le texte d'un poème de Matthias Claudius, Schubert a repris le motif comme thème dans le second mouvement du quatuor écrit pendant l'hiver 1825/26 qui en a aussi repris le nom. Joué pour la première fois en 1826 dans une soirée privée, le quatuor n'a été publié que trois ans après le décès du compositeur.


Si le poème de Claudius s'est inspiré d'un motif pictural qui a ses origines à la Renaissance, la musique de Schubert, douce et désespérée a, à son tour, marqué bon nombre d'autres artistes comme l'écrivain Martin Walser pour qui "Der Tod und das Mädchen" devient une sorte de leitmotiv dans son roman "Brandung" ou l'auteur Ariel Dorfman dont la pièce de théâtre éponyme a été portée à l'écran par Roman Polanski ("Death and the Maiden", 1994) avec Sigourney Weaver et Ben Kingsley. Michel Tournier est lui aussi l'auteur d'une nouvelle "La jeune fille et la mort" et plus récemment (2007) le groupe autour de la mezzo-soprano Dörthe Flemming, "Bacio di Tosca", s'est emparé de cette musique.

: Auditorium de l'Atelier de Lutherie, 77 rue Sylvabelle, 13006
quand: lundi 20 décembre à 20h30
PAF 10 €

vendredi 17 septembre 2010

DAVID CONTRE GOLIATH

La Folie de Saul, Le Mariage de Jacob et La Mort de Jacob - quatre sonates bibliques composées par Johann Khunau sont sur le programme de l'ensemble Baroques-Graffiti ce week-end dans le cadre des Journées du Patrimoine.

Corine Milian (voix), Ömer Konur (doudouk, kaval et daf) et Jean-Paul Serra (clavecin) nous feront entendre ces oeuvres du musicien allemand, né en 1660 à Geising et mort à Leipzig en 1722 où il fut avocat mais aussi cantor de Saint Thomas, poste sur lequel un certain Jean-Sébastien Bach lui succédera après sa mort.

Les sonates raconteront le combat entre le géant Goliath et le jeune berger et musicien David qui tuera dans la vallée d'Elah son adversaire avec une simple fronde, l'histoire de Jacob qui, amoureux de la belle Rachel fut trahi par son beau-père qui lui donna une autre fille, Léa, comme épouse et qui se trouva ainsi contrait de servir sept ans de plus à Laban pour obtenir enfin Rachel en mariage. Jacob a douze fils de ses deux femmes et de deux concubines dont ses préférés, Joseph et Benjamin avaient pour mère Rachel, d'ailleurs morte en couches après la naissance de Benjamin. On ne s'attardera ici pas sur l'extraordinaire destin de Joseph auquel Thomas Mann a consacré une trilogie puissante et magnifique. Jacob qui est à l'origine des douze tribus d'Israël joue également un rôle important comme prophète dans le Coran. Quant à la folie de Saul, des chercheurs interprètent le récit biblique comme crises de mélancolie et de crises d'épilepsie (Julius Preuss) et de délire de persécution (Michel Granek) - mais laissons plutôt parler la musique baroque...

: Chapelle de la Vieille Charité
quand: samedi, 18 septembre et dimanche, 19 septembre à 18h
Entrée libre et gratuite

William Dyce (1806-64), Rachel et Jacob

Samedi vous avez aussi l'occasion d'écouter l'histoire de deux lieux chargés de mystères et de passions: le couvent du Refuge (actuellement Bibliothèque du Panier) et la Vieille Charité.
Départ pour la visite à la Bibliothèque du Panier (2 place du Refuge, 13002) à 11h ou à 15h (Visite gratuite, Réservation au 04.91.91.20.50)


mardi 15 juin 2010

TABLÂ ET SANTOOR

Certains d'entre vous savent évidemment de quoi cet article parlera mais pour les autres (parmi lesquels j'ai du me compter jusqu'à aujourd'hui) voici quelques explications:

Tout d'abord il s'agit d'instruments de musique. Le santoor (ou santour, santûr, santouri etc.) est un instrument à cordes frappées et appartient à la famille de cithares sur table (comme d'ailleurs de cymbalum ou le piano). Le santoor est sans doute très ancien, peut-être que l'on en jouait déjà en Assyrie, mais les premières représentations littéraires ou picturales ne se trouvent qu'au XIIe siècle. Il est arrivé tardivement, sans doute via la route de la soie, dans le nord de l'Inde où le poète Nowshehri le cite au XVIe siècle. Le santoor indien a une caisse de résonance trapézoïdale et est plutôt grand et volumineux. Sur ce corps en teck ou en noyer passent 96 à 130 cordes sur 24 à 30 sillets en os de chameau. Le joueur tient les baguettes (mezrabs) avec trois doigts pour frapper les cordes ou glisser pour obtenir un vibrato. Il se sert également de ses mains pour étouffer un son ou de faire quelques arpèges en pizzicato.


Le santoor se joue toujours accompagné de percussions. Et l'instrument utilisé c'est la tablâ, membranophone le plus complexe qui soit. Il est composé de deux fûts, un petit tambour mâle et une timbale femelle. On joue assis par terre, les instruments posés sur des petits coussins en frappant avec les doigts tout en gardant toujours le contacte entre les mains et les instruments.

André Sakellarides vous donne l'occasion de voir et d'écouter deux maîtres de ces instruments, Sandip Chatterjee au Santoor et Prabhu Edouard à la tâbla pour un concert de musique classique de l'Inde du Nord.

: Auditorium de l'Atelier de Lutherie, 77 rue Sylvabelle 13006
quand: mercredi 16 juin à 20h30
réservation au 04 91 37 21 30 ou par mail sakellarides.andre@neuf.fr

dimanche 13 juin 2010

QUAND BÉATRICE CHANTE...

Quand Béatrice Uria-Monzon donne un récital il faut y aller! Ancienne élève du CNIPAL, cette Agenaise, fille du peintre Antonio Uria-Monzon a découvert le chant grâce au choral de son lycée et le proviseur mélomane de cet établissement.

En 1993, à trente ans, elle se fait remarquer en chantant la Carmen dans une production de J.-L. Gomez à l'Opéra de Bastille à Paris, interprétation qui tranche avec les clichés du personnage. D'autres scènes internationales s'ouvrent à elle, de Buenos Aires à Munich, de Vienne au Metropolitan de New York.

Son repertoire de mezzo soprano couvre aussi bien l'Eboli de Don Carlos, que la Giulietta des Contes d'Hoffmann, la Judith de Barbe Bleue ou la Vénus de Tannhäuser sous la direction des plus grands chefs d'orchestre.

On dit qu'elle est "une des plus belles, de plus pures et expressives voix français d'aujourd'hui". A cela s'ajoute "sa beauté, son port aristocratique, son timbre charnu, sa voix pleine (...) mais sachant se faire caressante (...)" pour être considérée comme la meilleure interprète actuelle de le rôle titre de la Carmen de Bizet.

Accompagnée par Jean-Marc Bouget au piano, la belle aux yeux de braise chantera Bellini, Donizetti, Pergolese et surtout les compositeurs espagnols/catalans Manuel de Falla, Enrique Granados et Ferran Obradors dans le cadre de "Marseille Concerts".

où: Théâtre du Gymnase, 4 rue du Théâtre Français, 13001
quand: mercredi 16 juin à 20h30
Tarif: 13 € - 34 €
Réservations: reservation@lestheatres.net
ou au 0 820 000 422

mardi 20 avril 2010

BACH À CORDES

Les ami(e)s du Chat connaissent déjà André Sakellarides, luthier et organisateur de concerts dans l'auditorium de son atelier.

J.S. Bach en 1748Portrait par Elias Gottlob Haussmann (1702-1766)Altes Rathaus à Leipzig
J.S.Bach (et pas A.Sakellarides!)

Le prochain concert proposé est consacré aux Variations Goldberg de Bach en version pour trio à cordes. On écoutera Augustin Bourdon au violon, Alain Pelissier à l'alto et Xavier Chatillon au violoncelle.

Evidemment vous les mélomanes, savez tout sur cette oeuvre mais pour les amateurs débutants voici quelques informations utiles: "Clavier Übung / Se composant/ D'une / ARIA / Avec différentes variations / Pour le clavecin / A deux claviers / Composée à l'intention des amateurs / Pour la récréation de leur esprit / Par / Johann Sebastian Bach / Compositeur du Roi de Pologne et Prince Électeur de Saxe / Maître de Chapelle et / Directeur de la musique à Leipzig / Édité à Nuremberg / chez Baltasar Schmidt" était écrit (en allemand) sur le frontispice de cette composition qui date sans doute de 1740, c'est à dire une dizaine d'années avant sa mort. Elle fait partie de toute une série d'oeuvres destinées à perfectionner la technique pianistique en utilisant par exemple des croisements de mains fréquents qui rendent leur interprétation difficile.

En partant de l'aria introductive, Bach crée dans ces trente variations tout un univers musical et fait appel à nombreux styles de musique: canon, fugue, gigue, choral etc. Les Variations Goldberg ont été enregistrées par un grand nombre d'interprètes, surtout des pianistes, dont le plus connu est certainement Glenn Gould mais on y trouve aussi Wilhelm Kempff, Keith Jarrett, Murray Perahia, Andreas Schiff ou encore le trio à cordes Amati String trio.

A l'issu du concert on se retrouve, comme d'habitude, autour un verre de vin pour discuter avec les interprètes et les autres auditeurs.

: 77 rue Sylvabelle, 13006
quand: lundi 26 avril à 20h30
PAF 10 € (enfants 5 €), réservations au 04.91.37.21.30 ou par mail: sakellarides.andre@neuf.fr

lundi 22 mars 2010

UNE SOIRÉE AVEC CATERINA, FRANCESCA, BARBARA ET ISABELLA

Le festival "Mars en baroque" dédié cette année aux femmes de Méditerranée, s'achève demain avec un concert à l'église Saint-Laurent. Sur le programme quatre femmes compositeurs de l'Italie du 17e siècle.

Ritratto di francesca caccini.gif

Caterina Assandra est née en 1590 à Padoue et devient religieuse chez les Bénédictines à Sant'Agata à Lomello. Auteur de motets et de pièces pour orgues elle était sans doute également l'auteur des textes mis en musique.

La deuxième dame dont on fera la connaissance est Francesca Caccini, florentine de naissance (1587) et fille du chanteur et compositeur Giulio Caccini. Grace à son père elle est très jeune déjà initiée à la musique et apprend le chant mais aussi à jouer le clavecin et le luth ainsi que la théorie de la composition. Avec cette éducation très complète sur le plan musical elle se met à composer surtout des oeuvres vocales et est probablement la première femme qui s'aventure à composer des opéras. La seule partition parvenue jusqu'à nous est "La Liberazione di Ruggiero dall'Isola d'Alcina" dont l'écriture vocale est considérée d'une absolue beauté...

Barbara Strozzi était sans doute une fille illégitime de Giulio Strozzi, aristocrate et poète florentin et de sa servante et compagne Isabella Garzon. Malgré cette naissance peu convenable, le père était fier de sa fille et de ses talents, surtout de sa voix incomparable, et l'encouragea en créant même une académie où Barbara pouvait se produire en public. Quand Giulio s'aperçut qu'elle dispose également de talents pour la composition il engaga Francesco Cavalli, célèbre compositeur de l'époque, pour étudier avec Barbara. Très prolifique elle publia surtout de la musique pour voix - très peu de chants sacrés - et son don pour la poésie était reconnu au même titre que sa musicalité. Morte a environ 58 ans en 1677 à Padoue elle est enterrée à Eremitani.

Il nous reste à faire connaissance avec dame Isabella Leonarda, née en 1620 à Novara. Très jeune, à seize ans, elle entre au Collegio di San Orsola, c'est à dire chez les Ursulines, dont elle devient la mère supérieure en 1686 et mère vicaire (madre vicaria) en 1696. Au couvent Isabella enseigne la musique et écrit plus de 200 oeuvres, surtout des motets mais aussi des messes et des sonates dans un style tendre et harmonieux.

Ces femmes compositeurs et poètes qui sont restées dans l'ombre de leurs contemporains masculins sont à découvrir d'urgence pour leur donner enfin le rayonnement qu'elles méritent!

"... Mes paroles de sont qu'un souffle, un air léger, mais douces..."

: Eglise Saint-Laurent, Esplanade de la Tourette, 13002
quand: mardi 23 mars à 20h30
Tarif: 22 / 15 / 7 €

jeudi 19 novembre 2009

L'AMOUREUX D'ALOYSIA

Aloysia Weber était chanteuse, soprano, et ravissante. Sa carrière fut à ses débuts quand elle rencontra en 1777 un jeune homme, compositeur et musicien de génie, Wolfgang Amadeus Mozart. Elle interpréta ses oeuvres, et lui tomba rapidement sous son charme, celui de sa voix merveilleuse et celui de sa beauté.

Mozart est amoureux, il ne veut plus suivre les ordres de son père qui l'envoie donner des concerts partout en Europe mais rester près de sa cantatrice adorée. Il demande sa main - et elle refuse... Le jeune homme n'en revient pas. Il est blessé, désespéré, malheureux. Mais la musique sait guérir. Mozart continue à composer pour la belle voix d'Aloysia - et épouse sa soeur, Constance...


La sonate pour violon et piano K 304 qui date de l'époque de son amour pour Aloysia et de la mort de sa mère, est la seule oeuvre de Mozart en mi-mineur: le début du premier mouvement en parfait unisson, le changement abrupt vers sol majeur ne dissipe jamais tout à fait le côté sombre du mineur.

Alexandre Amedro (violon) et Christelle Abinasr (piano) interpréteront cette oeuvre suivi par la sonate en ré mineur n° 3 opus 108, oeuvre de jeunesse de Johannes Brahms, d'une sonate de Poulenc et de "café 1930" extrait de "L'histoire du tango" d'Astor Piazzolla.

: Auditorium de l'atelier de Lutherie André Sakellarides, 77 rue Sylvabelle 13006
quand: vendredi 20 novembre à 20h30
Réservation par téléphone au 04.91.37.21.30 ou par mail sakellarides.andre@neuf.fr

Prochain concert: Karine Bonnafous et son trio de jazz le 4 décembre

mercredi 14 octobre 2009

M CALVIN FÊTE SES 500 ANS

Né Jehan Cauvin à Noyon en Picardie le 10 juillet 1509 il a, comme tout le monde le sait, développé une doctrine protestante qui diffère quelque peu de celle de Martin Luther, l'Institution de la religion chrétienne, écrite d'abord en latin (1535/36) et ensuite traduite par lui-même en français (1541).

Le chant collectif est un moment important de l'office protestant mais aussi de la pratique domestique d'une société croyante et cultivée. Ceci a donné naissance à un grand répertoire polyphonique usant toutes les ressources de la chanson savante de l'époque.

A l'initiative de la Fédération Protestante de Marseille et dans le cadre des "Festes d'Orphée" qui propose une série de concerts dans des hauts-lieux historiques, le choeur et les solistes des Festes d'Orphée nous feront découvrir psaumes et chansons du 16e siècle. Cet ensemble, sous la direction de Guy Laurent, créé en 1986 se consacre principalement à la recréation et à la diffusion du patrimoine musical de la Provence baroque.

: Temple de la rue Grignan, 13006
quand: samedi 17 octobre à 18h

mardi 22 septembre 2009

ET SI LA MUSIQUE ÉTAIT PLUS FORTE QU'UN MUR ?

Ils sont musiciens mais ils sont aussi Israéliens, Palestiniens, musulmans, chrétiens, juifs - impossible de se rencontrer, de jouer ensemble. Quand Jean-Yves Labat de Rossi les invite de venir en France pendant trois semaines et de partir ensemble en tournée à travers le pays une aventure commune, une aventure humaine, une expérience artistique commencent.

Sur scène leur orchestre triomphe mais en coulisse le ton monte, les rivalités et
antagonismes font surface...



"D'une seule voix..." est le titre du film de Xavier de Lauzanne qui a accompagné cette expérience insolite. Des personnages touchants et forts donnent malgré tous leurs différences un message d'espoir, dont on a bien besoin face à la situation désespérant au Proche Orient...

Le film, qui a reçu plusieurs prix, sera projeté en avant-première en présence du réalisateur et des producteurs, suivi d'un débat et d'un buffet aux accents méditerranéens.

: Centre Darius Milhaud 04.42.27.37.94
quand: jeudi 24 septembre à 20h
Participation aux frais (film plus buffet): 15 € / 10 € (étudiants)

dimanche 8 mars 2009

MOZART OU L'ECLOSION D'UN GENIE

Portrait posthume par Barbara Krafft, 1819.  Il ne se démode pas: Johannes Chrysostomus Wolfgang Theophilus Mozart, nom de scène Wolfgang Amadeus Mozart, 626 oeuvres répertoriés en 35 ans seulement (dont il faut soustraire pourtant ses six premières années où il ne composait pas encore...), virtuose au piano tout comme au violon. Peu d'autres oeuvres sont aussi souvent interprétées que ses concertos, messes, sonates,  symphonies et opéras. Il est le sujet de biographies, romans, nouvelles, pièces de théâtre, films (tout le monde se rappelle certainement l'"Amadeus" de Milos Forman, récompensé par plusieurs oscars, mais peut-être aussi le "Don Giovanni" de Joseph Losey ou "La flûte enchantée" de Kenneth Brannagh et tout récemment c'est un opéra rock sur Mozart qui vient de s'y ajouter), de scientifiques et des chocolatiers et pâtissiers (Mozartkugeln, Mozarttorte...).

La Station Alexandre à son tour dédie une série d'événements à mon célèbre compatriote sous le titre "à propos de Mozart".

Cela commence avec une conférence et un récital de piano consacrés à ses premières années, "L'enfance de Mozart ou les bourgeons de la création". Avec Pierre Lemarquis, neuro-musicologue on se penchera sur  " Le cerveau de Mozart" avant d'écouter Edna Stern au piano.

La prochaine étape sera "Mozart et les femmes, ou les bourgeons du coeur".  Nous savons que Mozart s'intéressa d'abord à  Aloysia Weber, une jeune fille à la voix magnifique qui créa plusieurs personnages de ses opéras, mais se maria avec sa soeur Constance après avoir été, à son retour d'un voyage à Paris, battu froid par la belle Aloysia qui lui préféra un acteur célèbre (selon les rumeurs elle regretta cette décision plus tard après avoir divorcé son bellâtre). Est-ce qu'il avait d'autres romances? Frédéric Isoletta nous apprendra tout sur les affaires de coeur de Wolferl. Lucile Pessey et son accompagnatrice Amandine Habib, seront responsables de la partie musicale de cette rencontre.

Encore en mars un spectacle extrait d'une nouvelle musicale d'E.T.A. Hoffmann* dans une mise en scène de Frédéric Ortiz nous fait voir "Don Juan / Hoffmann, ou les bourgeons de la folie".

Il va falloir attendre le mois de juin pour connaître la suite, "Une oeuvre de commande ou les derniers bourgeons". Comédiens et Cie, 16 hurluberlus comédiens, chanteurs et danseurs, vont nous interpréter "La flûte enchantée", une comédie musicale. Pour être dans des bonnes dispositions pour ce spectacle, on vous propose de commencer par un brunch accompagné d'un débat sur "Mozart et la franc-maçonnerie" animé par le chef d'orchestre Maximilian Fröschl.

: Station Alexandre, 29/31 bd. Charles Mortti, 13014, 04.91.42.05.87
quand: "L'enfance de Mozart"- samedi 14 mars à 21h / "Mozart et les femmes" - dimanche 15 mars à 15h / "Don Juan/Hoffmann" - samedi 21 mars à 21h et dimanche 22 mars à 15h / "La flûte enchantée" - dimanche 14 juin à 15h, brunch à 11h30
Tarif: 15 € / 12 € / 8 €
"Flûte enchantée" (sans brunch): 20 € / 16 € / 10 € - (avec brunch) 40 €
Pass A (pour tout incl. brunch): 60 €
Pass B (pour tout sans brunch); 45 €
Pass C (tout sauf "Flûte enchantée" et brunch): 30 €



* Ernst Theodor Wilhelm Hoffmann (1776-1822), écrivain, compositeur, dessinateur et juriste échangea en 1812 son troisième prénom, Guillaume, contre "Amadeus", en hommage à son idole Mozart.

mercredi 11 février 2009

AIMEZ-VOUS FIBICH ?

On peut se demander quand André Sakellarides trouve le temps de fabriquer des violons et autres instruments... Les concerts dans son auditorium se suivent mais ne se ressemblent pas.

Le mois de février est mis sous le signe du violon. Le prochain concert réunira donc Sylvie Nivert au violon et Valérie De Maria au piano avec un programme autour de Haendel, Mozart, Fibich, Beethoven, Dvorak et Brahms. Il n'est certainement pas nécessaire de vous présenter Haendel, Mozart ou Beethoven, par contre je me permets quelques informations sur Zdenek Fibich dont le nom m'était - je l'avoue - inconnu.

Zdenek Fibich est né le 21 décembre 1850 à Vseborice et meurt à Prague le 15 octobre 1900. Il est, selon Wikipedia, un compositeur tchèque, mais permettez moi de dire que c'était un compositeur autrichien, car à cette époque la Tchéquie faisait bel et bien partie de l'Empire austro-hongrois et en plus sa mère était Viennoise. Mais passons... Fibich étudie à Prague, à Leipzig et à Paris. Connu comme pianiste virtuose, son travail de compositeur reste au début méconnu. Après son retour à Prague en 1871 il devient d'abord chef de choeur au Théâtre national et ensuite maître de choeur de l'église russe. Dans son oeuvre on trouve des influences de Brahms, de Wagner, de Schumann ou encore de Smetena.

Le concert sera ainsi l'occasion de découvrir ce compositeur.

quand: vendredi, 13 février à 20h30
: Auditorium de l'atelier de lutherie, 77 rue Sylvabelle, 13006
Réservation par mail: sakellarides.andre@neuf.fr ou par téléphone au 04.91.37.21.30

Le prochain concert aura lieu à la même adresse vendredi le 20 février où Anna Goeckel jouera des sonates pour violon.

mercredi 19 novembre 2008

JEUNES TALENTS A L'OPERA

Le CNIPAL (Centre national d'insertion professionnelle d'artistes lyriques) organise "à l'heure du thé" des récitals de ses élèves au foyer de l'opéra de Marseille. Ces représentations sont de très grande qualité et permettent de découvrir les futurs vedettes (on l'espère pour eux) du monde de l'opéra et des salles de concert. C'est gratuit dans la limite des places disponibles.
Réservations auprès du CNIPAL 04.91.18.43.18 (on peut aussi essayer d'y aller sans réservation et compter sur sa bonne étoile)

où: Foyer de l'Opéra de Marseille
quand: les prochains dates sont jeudi 20 et vendredi 21 novembre, mercredi 17, jeudi 18 et vendredi 19 décembre à 17h15
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