mercredi 31 mars 2010

QUAND LA PHOTO DEVIENT OEUVRE D'ART

C'est dans les années 1980 que la photo commence à être considéré en France comme une oeuvre d'art et non plus uniquement comme outil documentaire. Ce basculement s'est accompagné de plusieurs expositions, par la publication de revues théoriques et l'apparition de galeries spécialisées tout comme la création de l'Ecole nationale de la Photographie ou de départements au sein des universités.

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Les oeuvres de neuf artistes choisis avec la complicité des Ateliers de l'Image dans les collections du FRAC et du mac, représentatifs de cette époque, seront à l'honneur de l'exposition "Années 1980 - Un parcours photographique" qui ouvre ses portes demain au musée d'Art Contemporain de Marseille (mac).

On y trouve Dieter Appelt (né en 1935 près de Leipzig) dont les images tourmentées de son propre corps dépassent l'autoportrait pour s'inscrire dans le mouvement du body art, influencé entre autres par les actionnistes viennois.
Günther Förg (1952) lui aussi allemand, né en Bavière, capture l'architecture (par exemple la Cité radieuse), en noir et blanc, sans enjoliver quoi que ce soit. C'est un regard quasiment clinique qu'il pose sur les lignes pures et géométriques des bâtiments dans un formalisme assumé.

Le Français Jean-Marc Bustamante (né en 1952 à Toulouse) s'inscrit dans un échange constant entre la photo, la sculpture et la peinture. Il appelle d'ailleurs ses grandes photographies couleurs de paysages et friches dans les banlieues de grades villes "Tableaux".
Jean-Luc Moulène a commencé sa carrière comme photographe de mariages et pour la communication industrielle, loin alors de toute réflexion sur l'art. Mais ce parcours a permis un ancrage social et politique et un désir de partager ses images avec le spectateur.
Patrick Tosani (1954), autre Français de la sélection, a aussi choisi le fragment. Objets du quotidien, cuillères, talons, glaçons... ou parties du corps humains pris de front, net et précis, sont le sujet de ses photos pour "interroger la force de l'image".

Le corps, nu et vieillissant, est un thème de prédilection de John Coplans (1920-2003). En noir et blanc, cru et sans indulgence il découpe ses autoportraits pour ne montrer que des mains ridées, des pieds, son torse qui deviennent presque abstraits...
Craigie Horsfield, artiste britannique, utilise la photographie "comme un moyen pour aborder la séparation entre le monde de la fiction et le monde de l'expérience". Au cours de sa carrière il a abandonné la photographie comme seul moyen pour l'intégrer dans une approche plus globale mêlant cinéma et vidéo, théâtre et danse, musique et architecture, installations et propositions urbaines.

William Wegman (1943) né dans le Massachusetts est "un artiste qui s'amuse". L'objet de ses oeuvres est - son chien, appelé Man Ray. "Abordé au début comme un jeu sur les postures et les expressions anthropomorphes (...)" Wegman s'amuse à mettre en scène son chien dans la manière de peintres de toutes époques.

Enfin les photographies de Suzanne Lafont font penser à des images d'un film qui se déroule sous nos yeux. La série "Bruit", exposée ici, "puise son rythme et son esthétisme autant dans le cinéma russe que dans le modernisme allemand. (Elle) a toujours utilisé la photographie pour convoquer le réel, et non pour le décrire, le contempler ou l'analyser".

: Musée d'Art contemporain, 69 av. de Haifa, 13008
quand: du 1er avril au 23 mai, tlj de 10h à 17h (fermé lundi et jours fériés)

mardi 30 mars 2010

HÉLAS ! QUI NE SAIT QUE LES LOUPS DOUCEREUX / DE TOUS LES LOUPS SONT LES PLUS DANGEREUX

(Charles Perrault)

Eh oui, jeunes enfants, surtout vous les jeunes filles, belles, bien faites et gentilles - méfiez vous des loups!

Une qui ne a pas suivi ce conseil, c'est la célèbre Chaperon Rouge et voilà c'est le loup qui se jeta sur elle et la mangea en une bouchée toute crue mais aussi toute tendre....

Gravure du Petit Chaperon rouge et du loup déguisé, par Gustave Doré, 1862



La compagnie "Peanuts" nous emmène dans "La véridique histoire du petit chaperon rouge et de Messire le loup" dans une forêt inquiétante et sombre où la petite fillette vêtue de rouge ne tardera pas à tomber sur le loup qui rôde par là. "Le célèbre conte des frères Grimm revisité (...): sensuel, inquiétant, drôle souvent... et pas si enfantin. Trois acteurs évoluent dans une forêt qui se métamorphise au fil du récit (dans) une scénographie esthétique et parfaitement maîtrisée."

: Théâtre du Tétard, 33 rue Ferrari, 13005, 04.91.47.39.93
quand: du 3 au 21 avril tous les jours à 15h (sauf les lundis et jeudis, dimanche 11 avril et les mardis 13 et 20 avril)
A partir de 6 ans

P.S. Signalons le livre savoureux "The Trials and Tribulations of Little Red Riding Hood, versions of the tale in sociocultural context" (1983) de Jack Zipes, professeur de littérature germanophone à l'Université de Minnesota. Dans ce livre l'auteur a rassemblé une vingtaine de versions du petit Chaperon Rouge, des classiques des frères Grimm ou de Perrault aux récit érotique d'Angela Carter ou au conte désopilant de Tomi Ungerer où Chaperon Rouge et le loup partent vivre dans le château - avec piscine - de ce dernier et où ils ont beaucoup d'enfants tandis que la grand-mère qui, elle, est très méchante, devient de plus en plus petite (Chaperon Rouge ne lui a pas laissé des provisions) et se met en compagnie d'un rat à fouiner dans les gardes-manger des voisins...

lundi 29 mars 2010

SA VIE ÉTAIT LÀ-BAS, À MARSEILLE

Ainsi commence "Solea" troisième volet de la trilogie de Jean-Claude Izzo après "Total Khéops" et "Chourmo".

Dix ans déjà que l'écrivain est mort, emporté par un cancer, trop jeune encore, à l'âge de 55 ans seulement... Izzo était un vrai Marseillais, fils d'un immigré italien et d'une mère de parents espagnols, un mélange de cultures de la Méditerranée comme on le trouve souvent ici.

Journaliste il publie d'abord un livre de poésies avant d'écrire son premier polar "Total Khéops" qui devient tout de suite un succès par sa description de la vie à Marseille et plus précisément dans le Panier et aux Goudes, et grâce à son personnage principal, Fabio Montale, homme solitaire mais pas insensible aux charmes féminins. A coté de lui il y a toute une farandole de personnages attachants comme Honorine et Fonfon, Lole et Babette. Il y a aussi le pointu avec lequel Montale prend le large en compagnie d'une bouteille de Lagavulin quand la vie lui pèse trop lourd...

Mais c'est la ville de Marseille qui occupe la place d'un personnage clé dans l'oeuvre d'Izzo, ville attachante et violente, ville laquelle on rêve de quitter et vers laquelle on retourne toujours - toit comme l'auteur lui-même qui s'est installé pendant un temps à Saint-Malo avant de revenir vers les rivages de la Méditerranée.

JPEG - 14.2 ko (photo J.M.Huron)

L'Alcazar consacre toute une programmation à ce journaliste, poète, écrivain, scénariste et militant. Ici je vous conseille la projection de "La Schkappa ou l'échappée belle de Jean-Claude Izzo", film qui à partir de textes des l'écrivain propose une balade dans Marseille. "Une balade agrémentée de rencontres avec des personnages qui évoquent les thématiques chères à l'auteur - le saccage urbain, les inégalités sociales, la nostalgie du militantisme - mais aussi les petits riens qui font le sel de l'existence: la cuisine, l'amitié, les femmes."

Le réalisateur de ce documentaire, Jean-Laurent Feurra, sera présent lors de la projection.

: Auditorium de l'Alcazar, 58 cours Belsunce 13001
quand: jeudi 1er avril à 16h

vendredi 26 mars 2010

QUOI CES COHORTES ÉTRANGÈRES! / FERAIENT LA LOI DANS NOS FOYERS!

Voilà un petit extrait de l'hymne national, la célèbre "Marseillaise", dont le texte est un bijou de subtilité, de fraternité et d'humanité....

Rouget de Lisle chantant la Marseillaise pour la première fois à l'hôtel de ville de Strasbourg.

Certes, sauvegarder des traditions peut être une entreprise formidable mais faut il pour autant rester fidèle à n'importe quelle tradition? Le texte de cet hymne français - auquel on va prochainement consacrer un musée ici même - est franchement détestable.

La plupart de ces chansons destinées à célébrer la nation ont, par leur objectif même, des textes pas vraiment sympathiques. Tandis que les Anglais dans leur célèbre "God save the Queen" implorent l'aide de dieu pour combattre tout projet assassin contre leur souveraine ("Oh Lord our God arise / Scatter her enemies / And make them fall! / Confound their politics / Frustrate their knavish tricks / On Thee our hopes we fix / God save us all"), les Italiens dans leur "Canto degli Italiani" qui a vu le jour en 1847 à Gênes, se déclarent prêts à mourir si la patrie les appelle mais lancent aussi l'appel à l'union et l'amour, seuls sentiments à guider le peuple sur la voie voulue par Dieu.

D'autres pays ont pour leur part choisi des textes plus paisibles. Les Suédois dans "Du gamla, du fria" (Toi l'ancienne et libre) chantent le Grand Nord, leur nation belle et sereine, la douceur de ses terres, son soleil, son ciel et ses verts paysages. L'Allemagne a repris après la dernière Guerre le troisième couplet d'un poème de Hoffmann von Fallersleben qui célèbre "unité, droit et liberté (...) tendons tous vers cela / fraternellement avec le coeur et la main / unité, droit et liberté / sont les gages du bonheur". Et mon propre pays, l'Autriche, (a qui on a "piqué" la mélodie de Haydn) a choisi en 1647 un texte de Paula von Preradovic qui chante le pays des montagnes, le pays au bord du fleuve, le pays des champs et des cathédrales... Petite anecdote: l'hymne évoque aussi le pays "patrie de célèbre fils (hommes)" ce qui a donné place à une polémique dans les années 1990 quand la ministre des "affaires féminines" de l'époque à demandé que l'on change le texte pour y mettre "patrie des célèbre filles et fils" - mais ceci est resté plutôt un voeux pieux car cela ne coule vraiment pas très bien avec la mélodie...

Pour revenir à la Marseillais: la compagnie Anitya invite tous ceux et celles qui aiment chanter, danser, bouger à participer à une performance de Soundpainting autour de l'hymne national le 7 avril sur le parvis de l'Opéra dans le cadre de "Sirènes et midi net".

Le Soundpainting est un "langage gestuel grâce auquel un chef d'orchestre dialogue avec des interprètes et élabore une composition musicale et visuelle en temps réel".

Pour aboutir à un résultat intéressant, il faut s'initier à cette méthode. Pour cela il faut apprendre une strophe de votre choix (pas la première si possible!) et participer à un atelier d'initiation. Alors à vous de lancer des cris martiaux "Tremblez, tyrans et vous perfides / L'opprobre de tous les partis / Tremblez! vos projets parricides / Vont enfin recevoir leur prix!"

Atelier d'initiation
: Salon de musique de la Friche de la Belle de Mai (1er étage dans la tour en entrant dans la Friche à gauche) 41 rue Jobin, 13003
quand: mardi 30 ou mercredi 31 mars de 19h30 à 21h30

Performance:
: Parvis de l'Opéra de Marseille
quand: mercredi 7 avril à 12h (durée 15 minutes). Rendez-vous à 11h pour une répétition générale

Inscriptions et renseignements: Lieux publics, communication@lieuxpublics.com, 04.91.03.81.28

jeudi 25 mars 2010

GLOBE TROTTEUSES

Vous êtes plutôt Rome ou Milan? Vous préférez Glasgow à Genève? Vous avez un faible pour Barcelone? C'est Vienne qui vous fait rêver?

Lisbonne

Non, il ne s'agit pas de nouvelles destinations proposées par MP2 et ses low costs mais il s'agit de... sacs. Même pas sacs de voyage, quoique - on ne partira pas en voyage sans un de ces adorables sacs de Luca dans les bagages!

Glasgow

Luca c'est quoi, c'est qui? Derrière cette marque marseillaise se cache une femme passionnée depuis son enfance par la couture, le crochet, le tricot... Habitée par une telle passion et en plus fille d'une maman professeur de couture quoi de plus normale que de créer ses propres vêtements et accessoires. Pas étonnant non plus que ses réalisations font un tabac chez des copines qui en veulent aussi! Alors Lucile tente l'aventure de faire de sa passion un métier et de fonder son entreprise. 2006 est la date de naissance de Luca et depuis peu on peut trouver - et acheter - sur internet sacs, mitaines, colliers ou chauffe épaules.

Vienne

Lucile utilise des belles matières naturelles comme du coton, du lin, de la soie, de la laine ou du mohair et des boutons anciens ou des rubans pour fermer bourses, cabas, pochettes et autres besaces. Il ne vous reste que l'embarras du choix entre ces sacs les uns plus jolis que les autres, déclinés dans des gammes inspirées par des métropoles européennes.

Milan

Il y a par exemple le sac "Milan", féminin et élégant, fermé par une bride et un bouton avec 2 poches et un porte clé à l'intérieur (49-56 €). Ou vous pouvez craquer pour un sac de la gamme "Londres" dans lequel vous pouvez transporter autant que votre épaule le permet vue sa grande contenance, lui aussi est doté de poches intérieurs, d'une bandoulière réglable et d'une fermeture modulable par des rubans de serrage (53-59 €).

Londres (photos Ph.Carrese)

Difficile à se décider? Alors je propose: soyons Européennes et prenons un de chaque ville! Et si l'on a le sac il faut aussi la pochette (15 €) pour y mettre maquillage, crayons, argent, portable.... Pour les mitaines on attendra l'hiver prochain, faut être raisonnable!

(photos Francis Habert)

mercredi 24 mars 2010

EMBALLÉ

Synonyme pour emboîté, mise en boite ou - car nous sommes internationaux - "in the box"!

Il y a des gens qui ne rechignent devant rien. Voilà quelqu'un, en l'occurrence Didier Gervais, qui voulait mettre carrément toute la ville de Marseille en boite! Il a donc créé "Marseille in the box"!

Kesako? Il y a d'un côté des produits "typiquement" marseillais - savon, pastis, jeu de tarot, boules de pétanque - ou des produits qui ont un lien avec la ville - affiches, films, livres... - et il y a des boites. L'idée est de mettre un produit (ou plusieurs) dans une boîte pour ensuite offrir le tout comme cadeau on de l'emmener en tant que souvenir pour ceux qui sont de passage. Quatre formats de boîtes sont proposés: rondes, à bouteille (ou à spaghetti), carrées ou en rectangle. Elles sont en métal et dessinées par l'artiste Tabas, pseudo ou plutôt nom de plume, du graphiste, designer et illustrateur marseillais Cédric Malo qui a commencé sa carrière comme graffeur dans les rues de sa ville.

la boite à biscuits

On peut composer sa propre boîte ou choisir dans la gamme des "préfabriqués". Là on trouve par exemple le "Kit de survie n° 2" "indispensable pour tout Marseillais exilé sur la planète" qui rassemble dans une boite cylindrique "3 des plus importants symboles de la cité phocéenne": le savon, le pastis et le tarot divinatoire. Mais on peut aussi opter pour la MusicBox qui contient dans une boîte "spaghetti" trois partitions pour piano et voix des classiques "Cane... Canebière", "Un petit cabanon" et "Les pescadous" (31 €).

On vous conseille également la "moitié moitié", fromage et anchois ici remplacés par kitsch et culture, où l'on trouve un polar édité par l'écailler du sud (différents choix possibles), un livre accordéon des éditions Camayeux de la collection "Portrait de ville", une boîte d'anchoïade, un stylo avec le ferry-boat qui vogue plus un magnet représentant le stade vélodrome (43 €)! Qui dit mieux?

C'est rigolo, plein d'humour et tranche avec le souvenir "classique" tout en s'appuyant sur les mêmes clichés.

: Marseille in the Box, 2 rue du Dr. Aviérinos, 13001
quand: du mardi au vendredi de 10h à 13h et de 14h30 à 19h30, samedi de 10h à 19h30

mardi 23 mars 2010

RAISINS DU PARTAGE ET RAISINS DE LA COLÈRE

C'est la bonne idée pour redonner vie à la rue de l'Evêché ou au moins à une partie d'elle: un commerçant et un artiste font cause commune et invitent à une soirée conviviale.

Le commerçant c'est Alain Bartoli - le Chat vous a déjà parlé de lui - l'artiste c'est Benoît Tabary, sculpteur et "fabricant" de luminaires.

Benoit reçoit le soir dans son atelier au milieu de ses oeuvres tandis qu'Alain fera déguster pendant toute la journée rosés et blancs du Languedoc en compagnie des vignerons Lise Fons-Vincent (Château de Fourques) et Jean-Pascal Anterrieu du domaine Puech-Merle.

Cépages : Pinot

A propos des vins du Languedoc, je vous signale aussi la projection (unique) du documentaire "Jours de colère" de Boris Petric et Emmanuel Laborie au sujet de la crise viticole en Languedoc-Roussillon, où les caves coopératives ferment l'une après l'autre. Ce premier vignoble du monde par sa superficie et sa production et sa tradition de es vins de table se trouve menacé par la mondialisation et les directives européennes qui financent l'arrachage pour diminuer la production d'hectolitres de plus en plus difficile à écouler. La projection aura lieu en présence des réalisateurs et suivi d'un débat animé par le président des caves coopératives Denis Deschamp et l'écrivain Eugenio Mailler.

Pour la journée et la soirée dégustation:
: Alain Bartoli "La Descente des Accoules", 4 rue de l'Evêché, 13002
quand: jeudi 25 mars de 9h à 13h et de 16h30 à 20h

: Benoît Tabary, 2 rue de l'Evêché, 13002
quand: jeudi 25 mars de 20h à 22h

Pour la projection (avec buffet et dégustation):
: Cinéma des Variétés, 37 rue Vincent Scotto, 13001, 04.91.53.27.82
quand: mercredi 24 mars à 20h (tarif unique 6 €)

lundi 22 mars 2010

UNE SOIRÉE AVEC CATERINA, FRANCESCA, BARBARA ET ISABELLA

Le festival "Mars en baroque" dédié cette année aux femmes de Méditerranée, s'achève demain avec un concert à l'église Saint-Laurent. Sur le programme quatre femmes compositeurs de l'Italie du 17e siècle.

Ritratto di francesca caccini.gif

Caterina Assandra est née en 1590 à Padoue et devient religieuse chez les Bénédictines à Sant'Agata à Lomello. Auteur de motets et de pièces pour orgues elle était sans doute également l'auteur des textes mis en musique.

La deuxième dame dont on fera la connaissance est Francesca Caccini, florentine de naissance (1587) et fille du chanteur et compositeur Giulio Caccini. Grace à son père elle est très jeune déjà initiée à la musique et apprend le chant mais aussi à jouer le clavecin et le luth ainsi que la théorie de la composition. Avec cette éducation très complète sur le plan musical elle se met à composer surtout des oeuvres vocales et est probablement la première femme qui s'aventure à composer des opéras. La seule partition parvenue jusqu'à nous est "La Liberazione di Ruggiero dall'Isola d'Alcina" dont l'écriture vocale est considérée d'une absolue beauté...

Barbara Strozzi était sans doute une fille illégitime de Giulio Strozzi, aristocrate et poète florentin et de sa servante et compagne Isabella Garzon. Malgré cette naissance peu convenable, le père était fier de sa fille et de ses talents, surtout de sa voix incomparable, et l'encouragea en créant même une académie où Barbara pouvait se produire en public. Quand Giulio s'aperçut qu'elle dispose également de talents pour la composition il engaga Francesco Cavalli, célèbre compositeur de l'époque, pour étudier avec Barbara. Très prolifique elle publia surtout de la musique pour voix - très peu de chants sacrés - et son don pour la poésie était reconnu au même titre que sa musicalité. Morte a environ 58 ans en 1677 à Padoue elle est enterrée à Eremitani.

Il nous reste à faire connaissance avec dame Isabella Leonarda, née en 1620 à Novara. Très jeune, à seize ans, elle entre au Collegio di San Orsola, c'est à dire chez les Ursulines, dont elle devient la mère supérieure en 1686 et mère vicaire (madre vicaria) en 1696. Au couvent Isabella enseigne la musique et écrit plus de 200 oeuvres, surtout des motets mais aussi des messes et des sonates dans un style tendre et harmonieux.

Ces femmes compositeurs et poètes qui sont restées dans l'ombre de leurs contemporains masculins sont à découvrir d'urgence pour leur donner enfin le rayonnement qu'elles méritent!

"... Mes paroles de sont qu'un souffle, un air léger, mais douces..."

: Eglise Saint-Laurent, Esplanade de la Tourette, 13002
quand: mardi 23 mars à 20h30
Tarif: 22 / 15 / 7 €

dimanche 21 mars 2010

LA PETITE REINE QUI PEINE

Ce n'est pas demain que Marseille pourra se comparer à Amsterdam ou à des villes allemandes et scandinaves adeptes du déplacement en vélo.


Trop de voitures et pas assez de pistes cyclables rendent la vie dure aux cyclistes phocéens. On se rappelle encore cet arrêté ubuesque interdisant une "bande cyclable" sur les trottoirs du Prado à tous les utilisateurs âgées de plus de 8 ans... Après l'invalidation de cette décision par la Cour d'Appel, cet aménagement est de nouveau rendu aux vélos mais rien n'est vraiment acquis dans ce domaine où certains citoyens préfèrent se battre contre les vélos en laissant toute la place aux voitures mal garées qui apparemment les gênent beaucoup moins...

Une vraie politique de transports alternatifs, une place pour le vélo en ville, le partage équitable de l'espace urbaine sont les objectifs principaux que s'est fixé l'association "Collectif Vélos en Ville".

Elle propose à ses adhérents des découvertes et balades en ville, une formation pour ceux et celles qui hésitent encore à se lancer dans l'enfer de la circulation marseillaise, de recycler, réparer, entretenir ensemble leur deux-roues dans l'atelier de l'association et plein d'autres activités sympathiques et citoyennes.

Collectif Velos en ville

Prochainement sur le programme: la participation au carnaval de Marseille, évidemment déguisé et à vélo! (Pour en savoir plus: Serge 06.10.75.67.49)

Votons pour moins de bruit, un air plus respirable, moins de pollution et plus de convivialité!

: Collectif Vélos en ville, 135 rue d'Aubagne, 13006, 04.91.53.24.82, collectif@velosenville-marseille.org

samedi 20 mars 2010

À LA BELLE ÉTOILE

Il faut que j'avoue quelque chose: je n'ai jamais fait du camping et - même si nombre de mes amis m'hueront - je n'éprouve aucune envie de tenter la tente... C'est comme ça, ça doit être dans les gènes car mes cousines, tantes, soeur et autres membres de sexe féminin de ma famille n'arrivent pas non plus à s'extasier à l'idée de ramper à quatre pattes sous une bâche et de dormir à la même hauteur que plein d'espèces dotées de pattes, dards ou dents à nombre variable.... Non, nous ne sommes pas faites pour devenir cheftaines de louveteaux, trappeuses ou bergères nomades. On aime bien la nature mais nous aimons tout aussi bien de nous retirer, après avoir admiré voire parcouru en bonne et due forme la dite nature, dans le confort douillet d'une chambre accueillante et ainsi de retrouver la culture, c'est à dire ce que l'homme dans sa longue histoire depuis le temps des cavernes a su inventer et fabriquer pour s'abriter.

Mais la voie lactée, la chevelure de Bérénice, la Grande Ourse, le croissant délicat de la lune dans un ciel nocturne, s'écrieront mes amis dépités par ce refus - ils sont tous convaincus que je changerai d'avis après une nuit la tête dans les étoiles...

Alors voilà, j'ai trouvé la solution: nid douillet plus voie lactée. Cela existe et s'appelle "Attrap'Rêves"!


Imaginez vous: une bulle d'un diamètre de 4m sur un plancher rigide, équipée d'un lit king-size, de quelques jolis meubles ainsi que d'un télescope... Qui dit mieux? Vous avez le choix entre "Ambiance Zen" avec jonc de mer, bois et séance de luminothérapie ou "Mille et une Nuits" dans une ambiance orientalisante avec lampes ajourées en argile, tissus aux couleurs chaudes et meubles en fer forgé ou vous craquez pour le romantique dans la bulle "Glam & Chic" avec bougies, pétales de roses et tissus soyeux.

L'idée vient de deux jeunes gens, frère et soeur dans la vie, qui après avoir fait des études de langues (la soeur) et une formation de traiteur (le frère) ont eu envie de se lancer dans un projet touristique et eco-responsable. Le côté écologique? Une fois la bulle dégonflée et repliée elle ne laisse aucun impact sur l'environnement.


La fameuse bulle est installée sur un terrain magnifique de 15.000 m2 dans les environs d'Allauch appartenant aux parents des jeunes sociétaires . Mais la bulle peut tout à fait être déplacée, se monte dans votre jardin ou dans tout autre lieu à votre convenance.

Concernant douches et autres lieux d'aisance, pour l'instant il faut se rendre à la maison d'hôte à environ 100m mais à partir de cet été un chalet en bois près des bulles proposera ce confort au plus près.

Elle se loue par nuit à des tarifs qui varient entre 99 € (nuitée pour deux personnes et petits déjeuner) jusqu'à 199 € la nuit pendant le week-end avec jacuzzi en plein air en plus.

Pour ne pas regarder la voute céleste le ventre vide, des repas peuvent être commandés et seront livrés sur place (3 menus comprenant entrée, plat chaud, fromage et dessert pour 17,50 / 23,50 / 31 €).

: Attrap'Rêves, chemin de la Ribassière, Domaine Lou Baou, 13190 Allauch, 06.80.06.23.99, attrapreves@gmail.com

vendredi 19 mars 2010

HOMMAGE AU SAVOIR-FAIRE

Quand Pascale Hugonet a décidé de quitter la scène du théâtre elle n'a pas pour autant tiré le rideau sur le monde artistique. Elle a seulement pris le parti de mettre en lumière l'oeuvre d'autres artistes, de faire parler des objets, les faire parler de leurs créateurs et de leur savoir-faire exceptionnel.

Pour être plus clair: Pascale Hugonet vient d'ouvrir une galerie d'objets d'art à Aix! Elle a imaginé un lieu "où se côtoient les pièces uniques et séries limitées d'artisans créateurs, français et européens (...) Beaucoup plus ludique que nostalgique, un hommage dépoussiéré au savoir-faire..."

Une vingtaine de créateurs ont été invités à y présenter céramiques, bijoux, mobilier, luminaires, verres ou textiles. La Norvégienne Cathrine Kullberg s'est inspirée de la forêt de son pays natale pour ses luminaires et abat-jours en écorce de bouleau tandis que Sophie Cuvelier appelle à faire la fête avec ses guirlandes en papiers teints à la main.

Le mobilier de Gérard Coquelin, maître ferronnier de son état, est plein d'humour comme par exemple la table basse en forme de chat, de chien et de poisson (si, si tous les trois pour une table!) ou ses chaises "corset", "pom-pom" ou "wouah wouah" au moins que vous n'optez pas pour le canapé "tchatche molle"...

Il y a également les bijoux élégants et dépouillés de Florence Croisier ou ceux, plus organiques, en ivoire végétal, soie sauvage et pierres de Yannick Mur, les verres soufflés de Vincent Breed et plein d'autres merveilles!

Oval continuum Ring (steel) Florence Croisier

Il serait trop long d'énumérer tous les artistes-artisans qui exposent dans ce nouveau lieu, le mieux est d'y aller et de voir pour vous même, de vous laisser surprendre, émouvoir, impressionner, fasciner et - pourquoi pas? - convaincre à acheter un bijou, un objet, un cadeau...

lavallee9.jpg Claire de Lavallée

: Place des 3 Ormeaux, 13001 Aix-en-Provence, 04.42.92.14.47


jeudi 18 mars 2010

QUAND PASSE LA CARAVANE...

Menée par le Scriptorium elle passera ce dimanche et vous pouvez cheminer avec elle.

Portés non pas par des dromadaires ou autres camélidés mais par la poésie, vous allez faire halte dans des oasis d'un genre bien particulier.

La caravane se formera au pied du Fort Saint-Jean et s'élancera en compagnie de Louis Brauquier qui "connai(t) des îles lointaines". Quelques pas sur la piste plus loin Antonin Artaud vous attend dans le prochain bivouac pour réfléchir en votre compagnie sur la "raison d'être". Arrivés sur l'agora des Massaliotes, appelée aussi la place de Lenche, Victor Gelu est déjà là pour une "parole publique". Mais il faut repartir encore une fois car l'oasis de l'arrivée, l'ultime refuge, n'est pas encore atteint... Une femme vous tend les bras - "je m'écris pour durer" vous lancera Andrée Chedid.

Les caravansérails des alentours, plus communément appelés bistrots, accueilleront les compagnons de cet itinéraire poétique pour prolonger ce voyage en partageant après les vers un verre.

: rendez-vous au pied du Fort Saint-Jean
quand: dimanche 21 mars à 14h (durée env. 2 heures)
Renseignements et inscriptions: 06.09.79.49.42 (Jeannine Anziani) ou 06.50.91.26.17 (Dominique Sorrente)


mercredi 17 mars 2010

SOUS LES DÉCHETS LA PLAGE

Nos poubelles étant de nouveau ramassées, voilà un autre défi pour les écocitoyens marseillais!

Le week-end prochain est placé sous les signe du nettoyage des plages. C'est la 15e édition de "Initiatives Océanes"et cela se déroule un peu partout dans le monde - 766 nettoyages sont actuellement officiellement inscrits dans le programme. Lacs, rivières et bords de mer devraient être débarrassés de tous les détritus qui seront ensuite - au moins sur certains sites - classés et comptés pour permettre une évaluation plus fine de la pollution des eaux au macrodéchets.

déchets

Si l'Europe se montre très active pour participer à ces actions d'autres pays font encore le sourd oreille en attendant que leurs plages ressembleront un beau (?) jour à des décharges publics. Aucune initiative est recensé pour l'instant par exemple en Inde ou sur la péninsule arabique, ni en Chine, ni eu Brésil... A Bénin le nettoyage est lié à l'image touristique que le pays veut donner et s'appelle donc "Respectes ta plage pou un bon tourisme". Deux plages ont trouvé leur "éco-éboueurs" en Algérie, trois en Tunisie et une douzaine au Maroc. On ramassera bouteilles et sacs plastiques, bidons, polystyrène et autres rebuts de notre société de consommation dans le Connecticut et à Vancouver, à Antofagasta au Chili et au Madagascar, en Thailande et au Japon.

Pour tous ceux et celles qui souhaitent ajouter leur petite goutte (de sueur) à cette initiative océanique, plusieurs plages à Marseille n'attendent que vous! Pour connaitre les horaires exactes et les points de rendez-vous, les possibilités de covoiturage ou pour poser une question aux responsables, voici le site de cette initiative de la Surfrider Foundation.

quand: 18-21 mars 2010
: sur plusieurs plages à Marseille et dans les alentours

mardi 16 mars 2010

SUBLIME RENCONTRE DU CACAO ET DE LA MÉDITERRANÉE



Lors d'un salon de vins, organisé à Aubagne, je suis tombée sur une charmante jeune femme qui m'a fait déguster - non pas du vin mais du chocolat!


Elle a représenté, et cela très bien, l'Espérantine de Marseille, élue meilleure confiserie de France en 2000! L'Espérantine, créée en 1999 par Francesco Martorana, marie la tradition locale de l'huile d'olive et de l'amande aux saveurs venues d'ailleurs, c'est à dire le cacao. Ces trois ingrédients sont au coeur de ses créations auxquels il ajoute de la menthe forte et l'orange confite.

La forme de ces chocolats rappelle les feuilles et fruits de l'olivier et se décline dans une gamme qui fait saliver tout amateur de douceurs! D'ailleurs chocolat et certains vins se marient parfaitement et soulignent subtilement les arômes de l'un et de l'autre....

: L'Espérantine, 15 rue des Vignerons, 13006, 04.91.67.40.31

lundi 15 mars 2010

LA BRIGADE DES AMATEURS

C'est sous cette dénomination que "Les Grands Tables de la Friche" proposent un événement, ou plutôt une série d'événements joyeusement originaux: pour une soirée, les cuisiniers professionnels cèdent leurs fourneaux aux amateurs passionnés. Les Grandes Tables souhaitent ainsi "offrir la possibilité de s'exprimer dans un cadre à la dimension de leurs talents" à des personnes qui "réinventent la cuisine de nos grands-mères, qui régalent leurs proches de préparations dignes de grandes tables en toute simplicité."

Ce jeudi Inès, Clémence et Marc couvriront leurs chefs d'une toque pour concocter un menu d'hier, d'aujourd'hui et de demain, en clair:
Champignons à la grecque et artichauts barigoules en entrée
Encornet farcis comme plat de résistance et
Desserts extraterrestres comme bouquet final!

Le chef de cette aventure culinaire est Marc Rosmini, philosophe et sociologe, grand amateur de la bonne chaire et auteur de "Pourquoi philosopher en cuisinant. Méditation autour de dix recettes du chef Lionel Levy" (éd. Aléas, 12 €). Dans ce livre il aborde des questions fondamentales comme si l'anthropophagie est immorale ou le poivron peut être considéré comme fruit ou encore jusqu'où s'étend le concept de la Bouillabaisse.

Marc sera épaulé par son épouse et surtoutpar sa fille à qui on devra sans doute les desserts extraterrestres...


: Grandes Tables de la Friche, 41 rue Jobin, 13003, 04.95.04.95.85
quand: jeudi 18 mars à 20h (Prix du menu 21 €)

dimanche 14 mars 2010

JE PENSE DONC JE SUIS

Qui ne connait pas la célèbre phrase du ne pas moins célèbre René Descartes?

C'est en 1637 qu'il écrit le "Discours de la méthode" où il développe quatre règles pour ainsi rompre avec la pensée scolastique, jugée trop spéculative et s'adressant à un public trop restreint. Le discours, qui en fait est un court traité en six parties et était considéré par son auteur comme une sorte de préface à ses essais scientifiques, a été rédigé en français pour justement atteindre un public plus large que les savant et théologiens habitués à écrire et discuter en latin.

Illustration de Discours de la méthode

C'est alors tout à fait logique qu'une présentation du Discours aujourd'hui doit prendre des formes contemporaines. Alain Simon a choisi le slam, style poétique et urbain. "Slamer le Discours de la méthode, voilà qui rime à valser les sourdines de la pensée, dissoudre les lames du groove, soupçonner des accords parfaits. Joli panorama pour un pianiste qui croit. Au doute, en la science, en Bach, en Monk. En somme, Dieu?"

La mise en scène est d'Alain Simon, la musique de Christophe Paturet et les deux hommes sont aussi les interprètes de "Je pense donc je suis. Le discours de la méthode de René Descartes en slam" proposé par le théâtre des Ateliers.

: Théâtre des Ateliers, 29 pl. Miollis, 13100 Aix-en-Provence, 04.42.38.10.45
quand: lundi 15 / jeudi 18 / vendredi 19 / samedi 20 mars à 21h

samedi 13 mars 2010

EN ATTENDANT LA PESTE

A peine échappée au spectre de l'épidémie de la grippe AH1N1, Marseille cherche désespérément une remplaçante. Malheureusement les navires comme le Grand Saint-Antoine ne courent plus les rues ou plutôt les mers, alors il a fallu trouver un autre moyen d'infester les Marseillais. Ici on craint degun, et encore moins la peste ou autres ravissantes maladies liées à l'insalubrité digne d'un pays sous développé, et on a donc commencé - une fois de plus - d'ensevelir les rues sous les ordures.


Tout ce qui touche aux ordures, aux poubelles, aux décharges est dans cette ville un imbroglio qui sent le soufre, voire pire. Bras de fer des uns contre les autres, attributions de marchés douteuses, petits arrangements mal sains, mauvaises habitudes, laisser aller et laisser faire ontdepuis longtemps gangréné tout ce secteur. Aucune autre ville - hormis Naples aux mains de la mafia - connait pareil déboires à répétition!

Les premiers cas de gens mordus par les rats ont été recensés et comme il y a beaucoup de monde qui fouille tous les jours sans protection aucune dans les sacs et bennes cela devrait se reproduire certainement de plus en plus. Certains SDFs peuvent aussi témoigner de leurs nuits sans sommeil possible par peur de se faire attaquer par des rats qui grouillent par centaines autour d'eux....

Les tas grandissants d'ordures semblent en plus inviter des personnes qui ont aucun sens de civisme ni de responsabilité envers leur concitoyens ou les générations futures à y ajouter allègrement tout ce qu'ils avaient toujours voulu jeter: fauteuils, matelas, frigos, haillons de toute sorte...

On ne peut que souhaiter que quelques Chevalier Rozes et Belsunces sont encore parmi nous...

Fier d'être Marseillais(e)?

P.S. Les poubelles de tri sont quant à eux, régulièrement vidées. Alors, les amis, triez!! Si l'on regarde ce que se trouve entassé dans les rues on remarquera qu'une bonne partie devrait se trouver dans des conteneurs de tri, ce serait déjà ça de moins....


vendredi 12 mars 2010

SAUDADE DO BRASIL

Karine Bonnafous est de retour pour deux concerts ce début de week-end.

C'est d'abord en duo avec le pianiste Jean Sallier Dolette (Jano) pour une soirée consacrée à Antonio Carlos Jobim, appelé plus communément Tom Jobim, musicien brésilien (1927-1994), co-fondateur du style "bossa nova" et compositeur de chansons devenues des classiques populaires dans son pays mais aussi du jazz tout court. C'est à lui que l'on doit par exemple la musique du film Orfeu Negro de Marcel Camus et surtout la célèbre "fille d'Ipanema", titre repris par plus de 300 interprètes et un des plus grands succès discographiques du 20e siècle.

La deuxième soirée sur le Pavillon Flottant de la Nautique, Karine sera accompagnée de ses fidèles compagnons - Wim Welker à la guitare, Eric Surménian à la contrebasse et Hugo Lemarchand au saxophone et à la flûte - pour une soirée "Jazz! Jazz!".

"Hommage à Jobim"
: Dauphins Corniche, 178 bis, Corniche JF Kennedy, 13007, 04.91.70.70.10
quand: vendredi 12 mars à 20h

"Jazz! Jazz!"
: Pavillon Flottant de la Nautique, quai de Rive Neuve, 04.91.33.01.78
quand: samedi 13 mars à 20h




jeudi 11 mars 2010

FEMMES TOUJOURS...

et quelle femme! Connaissez vous Germaine Tillion? Il n'y a pas longtemps (avril 2008) que cette femme d'exception est morte à l'âge de plus de 100 ans.

Née en Haute-Loire en 1907 cette fille d'un magistrat et d'une écrivaine fait des études d'ethnologie auprès de maîtres comme Marcel Mauss. La brillante Germaine obtient une licence en lettres, un diplôme de l'Ecole pratique des Hauts Études, un autre de l'Ecole du Louvre et encore de l'INALCO (Institut national des langues et civilisations orientales). Pour préparer sa thèse elle passe quatre séjours en Algérie à partir de 1934 pour y étudier les Berbères dans l'Aurès.

De retour à Paris en 1940 elle travaille au Musée de l'Homme et devient après l'arrestation de plusieurs de ses collègues, chef du réseau de Résistance. Elle est arrêtée à son tour en 1942 et déportée à Ravensbrück. C'est sa formation d'ethnologue, donc son sens d'observation et d'analyse qui vont l'aider à supporter les horreurs de ce camp, voire d'y écrire une "opérette" ("Les Verfügbar aux Enfers", mise en scène au Théâtre du Châtelet en 2007) où elle tourne en dérision les dures conditions des prisonniers.

Après avoir été libérée elle continue à travailler sur les crimes de guerre des nazis mais également sur les camps de concentration soviétiques puis sur l'Algérie où elle retourne en 1954. Là elle participe activement à la création de centres sociaux et s'engage avec le même courage que lors de la période de l'occupation allemande à trouver une issue à la spirale de la violence qui commence à ravager l'Algérie. Son engagement pour ce pays ne se relâchera jamais. Elle luttera contre la paupérisation du peuple algérien autant que contre la torture et pour l'émancipation des femmes dans le bassin méditerranéen. Jusqu'à un âge très avancé elle prend position contre la tortue et les exactions, comme par exemple en 2004 à l'occasion de la guerre en Irak.

Rendre hommage à cette femme courageuse et engagée est l'objectif du spectacle conçu par Xavier Marchand et Sharmila Naudou "Il était une fois Germaine Tillion" à la Criée. Trois périodes clé de sa vie - ses missions de jeune ethnologue dans l'Aurès, son entrée en résistance et sa déportation et enfin son engagement lors de la guerre d'Algérie - forment la trame de ce spectacle qui se base sur ses écrits imprégnés de son regard scientifique et de son humour à toute épreuve.


Plusieurs manifestations accompagneront ce spectacle, notamment une rencontre autour de son oeuvre et des projections de films.

: Théâtre de la Criée, 30 quai du Rive Neuve, 13007, 04.91.54.70.54
quand: du 12 au 21 mars (12/18/19 mars à 19h et 13/14/20/21 mars à 15h)

samedi 13 mars à 20 h: Rencontre autour de l'oeuvre de Germaine Tillion
dimanche 14 mars à 11h: "La bataille d'Alger" de Gillo Pontecorvo (1965)
samedi 20 mars à 20h: "Rome plutôt que vous" de Tariq Teguia (2007)
dimanche 21 mars à 11h: "Le petit soldat" de Jean-Luc Godard (1960)
Entrée à ces manifestations libre, réservation au 04.96.17.80.31


mercredi 10 mars 2010

OSCAR

Cela tombe bien! Comme chaque année, l'association "Solidarité Provence Amérique du Sud" organise des rencontres du cinéma sud-américaine. Et il y a quelque jours, c'est un film argentin qui a remporté l'Oscar du meilleur film étranger à Los Angeles.


Voilà donc en avant-première et en inauguration du fesyival, "El secreto de sus ojos", film basé sur un roman d'Eduardo Sacheri, "La pregunta de sus ojos". Juan José Campanella, connu pour ses films, téléfilms mais aussi pour des séries comme "Dr.House" ou "Law and Order", met en scène un scénario de polar apparemment "classique". C'est l'histoire du meurtre d'une jeune femme, de la quête d'un policier de plus en plus fasciné par ce cas et de ses co-équipiers aux méthodes parfois un peu douteuses, du mari de la victime submergé par la douleur... C'est aussi une plongée dans l'Argentine des années 1970 quand le pays était sous une chape de plomb et les apparences souvent trompeuses, et dans les souvenirs du protagoniste, le policier Benjamin Esposito, jadis amoureux de la belle et brillante Irène...

: Cinéma des Variétés, rue Vincent Scotto, 13001
quand: lundi 15 mars à 20h30


mardi 9 mars 2010

UN PALAIS A MARSEILLE



Théophiles et théofans marseillais peuvent se réjouir. Après Paris et neuf villes en province, après Bruxelles, Dublin, Oslo, Tokyo et Ljubljana (eh oui!!), Marseille a maintenant enfin aussi son Palais des Thés animé par Stéphanie Ouine et sa charmante équipe!

Depuis mes années parisiennes je suis une fidèle cliente de cet enseigne qui propose une large gamme de thés de toute provenance. Fondé par un groupe d'amateurs éclairés qui ont décidé de créer leur propre entreprise et de s'approvisionner directement sur les lieux de culture pour garantir ainsi qualité et fraîcheur de leurs thés, le Palais des Thés cherche à établir des liens durables avec les producteurs et de soutenir une agriculture et un commerce responsables: pas de travail d'enfants, respect de l'environnement, pas de déforestation, salaires décents pour les travailleurs, respect des normes de sécurité et d'hygiène.

En même temps le Palais des Thés soigne la présentation de ses produits et de ses boutiques. Les amateurs vont y découvrir quelques crus inhabituels et rares, les néophytes peuvent compter sur des conseils et les clients qui jusque là se sont résigné à commander par internet leur thé préféré seront ravis d'aller dans la jolie boutique, déguster le thé du jour, et se laisser tenter par le vaste choix.

Afin de servir le thé comme il faut on y trouve également théières, tasses et gobelets en porcelaine, terre cuite ou fonte, belles boîtes, plateaux et autres accessoires.

: 57 rue Paradis, 13006, 04.91.33.24.79
quand: du lundi au samedi de 10h à 19h

lundi 8 mars 2010

CHERCHONS L'ERREUR

Trouvé sur "marsinfos":

"Le maire de Marseille est un homme.
Le président de la Communauté Urbaine Marseille Provence est un homme.
Le président du Conseil général des Bouches-du-Rhône est un homme.
Le président du Conseil Régional PACA est un homme.
Le préfet de Région PACA est un homme.
Le préfet de police est un homme.
Le président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Marseille Provence est un homme.
Le président de l'UPE 13 est un homme.
Les dirigeants de FO dans le départements sont des hommes.
Le directeur de l'aéroport est un homme.
Le Directeur général de Marseille Provence Capitale de la Culture 2013 est un homme.
Le PDG de la Provence est un homme.
Le directeur régional de France 3 est un homme.
Les patrons des banques marseillaises sont tous des hommes.
Le directeur général de l'APHM est un homme.
Les présidents de nos 3 universités sont des hommes.
Le président de l'OM est un homme.
Les chefs étoilés de Marseille sont tous des hommes.
Le PDG d'Eurocopter est un homme.
Les dirigeants de la CMA CGM sont des hommes.
Pas de femme non plus à marsinfos.

On s'arrête là, mais on pourrait malheureusement continuer longtemps, et ça vaut tous les longs discours.
Bonne journée de la femme."

dimanche 7 mars 2010

MAUVAISES FREQUENTATIONS

Les Archives départementales ont, pour leur part, choisi une approche originale de la journée de la femme. Ils ne proposent ni défilé ni manifestation exultante la condition féminine mais, bien au contraire, veulent savoir plus sur le côté plus sombre du sexe dit faible.

"Femmes criminelles" est donc leur sujet qui se décline en exposition, conférence et lecture d'archives. A travers "une remarquable galerie de portraits de criminelles" les organisateurs posent la question sur les rapports entre le féminin et le masculin, sur la société qui leur assigne leur rôles respectifs et les clichés qui façonnent notre manière de concevoir le genre. Ils s'interrogent si le crime "typiquement" féminin existe et pourquoi on attribue infanticide ou empoisonnement presque automatiquement aux femmes.


L'exposition "Eternelles coupables, les femmes criminelles de l'Antiquité à nos jours" sera présentée par Agathe Cabau, historienne de l'art à la Sorbonne et coordinatrice d'un livre éponyme. Puis ce le tour de Claude Gauvard, universitaire et médiéviste de renom qui parlera de "La sorcellerie en France à la fin du Moyen Âge: un crime de femmes?" La soirée terminera avec Catherine Alias et Yves Mügler, qui sous le titre de "Sorcières, empoisonneuses et voleuses. Femmes criminelles en Provence" liront des extraits de quelques célèbres procès où l'on croisera Suzanne Philip, l'empoisonneuse de Riez, une pauvre femme condamnée pour le vol d'une nappe, une autre inculpée pour bigamie ou encore Marie-Rose Long, accusée de castration...

: Archives départementales, 18-20 rue Mirès, 13003, 04.91.08.61.00
quand: lundi 8 mars à partir de 18h
Entrée libre et gratuite

L'exposition "Femmes criminelles" sera présentée jusqu'au 20 mars

samedi 6 mars 2010

LE CHEMIN DES DAMES

Sabine Günther, traductrice et en tant de fondatrice de l'association "Passage & Co." "passeuse" franco-allemande, propose une balade urbaine pour "rendre hommage non seulement aux grands-mères mais pour pré-fêter (...) la journée internationale des femmes en rendant hommage aux héroïnes du combat TOUJOURS ACTUEL pour les droits des femmes".

La marquise de Sévigné, peinte par Claude Lefèbvre.

La balde se déroule au fil des textes sur ou de Gyptis, Madeleine Latirssat, Madame de Sévigné, Madeleine de Scudéry, George Sand, Flora Tristan, Louse Michel, Eulalie Foucault, Simone de Beauvoir, Simone Weil, Marcelle Ballard et Anna Seghers.
Flora Tristan.jpg
Si la plupart de ces femmes d'exception est bien connue, le noms de Madeleine Latirssat, d'Eulalie Foucault et de Marcelle Ballard ont piqué ma curiosité... Internet, cet informateur incomparable m'a pourtant délivré aucune information concernant la personne nommée Madeleine Latirssat... Quant à Eulalie, c'était une Sud Américaine arrivée à Marseille, et qui a séduit (où fut séduite par) Gustave Flaubert. Et pour Marcelle Ballard il faut chercher du côté de Joë Bousquet et de Simone Weil....

Mais laissez Sabine Günther vous raconter ce que ces femmes ont fait, vécu et écrit à Marseille.

: Rendez-vous au Vieux Port, côté mer, sortie du métro
quand: dimanche 7 mars à 10h (durée environ 2 heures)
Participation 10 €

vendredi 5 mars 2010

L'HABIT FAIT L'HOMME - OU LA FEMME...

C'est pas l'utilisation du vêtement, objet social et symbole, que la compagnie "L'innombrable" cherche à questionner les clichés du genre et des les déconstruire. Comment se croisent la part de masculin et de féminin à l'intérieur de chacun, quelle rencontre est possible entre un homme et une femme?

La compagnie "L'innombrable" (en espagnol: la personne ou la chose que l'on ne peut nommer) a été fondée en 2006 par Fleur Duverney-Prêt et se situe au croisement de la danse et du théâtre en cherchant "une forme visuelle, une écriture du mouvement dans l'espace pour donner à voir l'état émotionnel d'un personnage. Comme un paysage intérieur".

"Portés par l'énergie d'une musique actuelle aux accents rock, jazz et electro, les danseurs offrent aux spectateurs leur belle complicité. Entre danse et théâtre, la pièce propose un voyage poétique tout en humour" en s'appuyant sur des formes d'expression variées: danse contemporaine, hip-hop, tango décalé, clowneries... "La conception hybride du spectacle est à l'image du propos: nous sommes porteurs de différences quel que soit notre sexe", et invite chacun de nous de découvrir sa partie féminine et/ou masculine qui sommeille en nous, de retourner à l'état de grâce originel: le Paradis!
OMBRES

: "Paradise", Station Alexandre, 29/31 bd. Charles Moretti 13014, 04.91.00.90.00
quand: samedi 6 mars à 21h

jeudi 4 mars 2010

DÉPLACÉ

On apprend un peu par hasard que la ligne des bus n° 55 ne passera plus par la rue Caisserie à partir du 8 mars. Une affichette apposée sur les arrêts annonce certes que la desserte sera améliorée par le trajet République, mais - hélas - PAS pour tous ceux qui habitent le Panier.

Cette décision a t'elle été concertée avec les habitants ou leur représentants? Reste le bus n° 49 - au parcours bizarre - mais qui ne permet pas d'aller à la Joliette - sauf en marchant un peu depuis le boulevard Schuman - ni d'en revenir...


Quelques suggestions:
Pour le 49: ajouter un arrêt Porte d'Aix (connexion aux bus), rapprocher l'arrêt Nedelec-Guesde de la gare, et surtout améliorer l'inter-connexion avec le tram en plaçant un arrêt place Sadi Carnot (o en déplaçant l'arrêt République-Carnot).

Chers concepteurs des parcours de la RTM, mettez-vous à la place des handicapés ou des personnes peu mobiles...

Denis G.

mercredi 3 mars 2010

LE CHIEN, MEILLEUR AMI DE L'HOMME

peut-être, mais l'homme n'est certainement pas le meilleur ami du chien!

Vendeurs sans scrupules et gens inconscients sont à l'origine des abandons malheureusement trop nombreux des animaux. Mais quelque fois c'est aussi un accident qui fait qu'un chien se retrouve dans une fourrière.


L'association franco-allemande "Sans collier Provence" a été fondée dans le but de sauver des animaux abandonnés qui attendent la mort en fourrière. Contrairement aux refuges les fourrières gardent les animaux que la police a récupéré pendant un certain délai (une douzaine de jours). Cette période passé et si son propriétaire ne l'as pas réclamé, l'animal est euthanasié.


Toutes les communes de France ont l'obligation d'avoir un contrat avec une fourrière et souvent les gens qui perdent leur animal ne savent pas que ces endroits - qui peuvent parfois se trouver à plus de 30 kms - existent. A part la police et les associations personne n'a le droit d'entrer dans les fourrières et l'état souvent désolant de certaines n'est donc pas connu du grand public.

Plusieurs possibilités pour soutenir l'association: la meilleure - mais pas toujours faisable - adopter un de ces adorables chiens dont vous trouverez les photos sur leur site. Un autre moyen: devenir parrain ou marraine d'un gentil toutou et prendre en charge sa pension (3,30 €/jour) ce qui permet de transférer le chien dans un chenil et laisser plus de temps à l'association pour lui trouver une famille d'accueil. Des dons sont évidemment aussi les bienvenus pour assurer des soins de vétérinaire et pour payer la pension pour ces pauvres animaux, victimes de la stupidité et cruauté des humains...! Ou encore des cadeaux comme médicaments (même entamés), colliers anti-puce, colliers, couvertures, jouets, nourriture (pour chiens et chats)....

mardi 2 mars 2010

BLANC SUR NOIR

Une vigne de carignan plantée sur une veine de quartz. Le sol blanc d'un coteau au milieu des schistes noires - les anciens appellent ce lieu "Roc Blanc". Une jeune vigneronne, Marjorie Gallet achète ce vignoble en 2001 et il devient le "Roc des Anges". Peu à peu les plantations s'agrandissent pour atteindre finalement 25 hectares. La jeune vigneronne fait venir son mari, Stéphane et ses deux enfants pour se consacrer avec toute son énergie au travail de ses vignes.

Ce sont des cépages méditerranéennes qui composent en majorité les vignobles: carignan noir et blanc, grenache gris, maccabeu et un peu de syrah. Respecter la nature et rechercher son expression la plus sincère, c'est le crédo des exploitants qui transforment donc chaque année un peu plus de leurs vignobles en cultures bio.

Roc des Anges

"Slow Food Provence" invite à une dégustation de ces vins du Roussillon chez un des membres de cette association.

Les places sont limitées à 20 pour permettre des échanges plus faciles mais éventuellement une deuxième séance peut être organisée le lendemain.

Pour plus d'informations, contactez Lucien Biolatto de Slowfood: lucien@slowfood.fr ou par téléphone au 06.20.23.93.39 (avant le 7 mars!)

quand: mardi 9 mars à 20h
: L'adresse sera communiquée à l'inscription (la soirée a lieu à Marseille!)
Participation: 30 €
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